Le BILLET XXXI
Tout le monde rejoint sa place. Les deux familles Leïbovici s’assoient face à l’estrade.
Puis un dignitaire religieux se lève, et oubliant le protocole dit en français…
-‘…Monsieur Pierre et vous même Adèle et Aurèlie vous n’êtes pas arrives au bout de vos surprises…..
Il vient à peine de dire cela qu’une femme blonde, élancée, cheveux blonds lâchés sur les épaules, vêtue d’un tailleur gris qui lui moule le corps, se lève de parmi l’assistance, suivis par un homme et trois enfants. Elle s’avance vers eux…
Ce fut le tour de Pierre, il se met debout machinalement comme mû par un sentiment. Il regarde cette belle femme s’avancer avec prestance vers lui. Il la fixe comme s’il voulait que cela soit Camille.
La femme et sa famille arrive enfin devant la famille Berthier. Ils montent les quatre escaliers en bois de l’estrade et ….
-‘…Pierre…. ! Me reconnaissez vous… ?’
Pierre l’a reconnue…Ses idées s’embrouillent….Il cherche ses paroles bloquées dans sa gorge. Son regard accroché au visage de cette femme l’empêche de dire un seul mot. Ses yeux finalement consentent à parler et par ricoché donnent un son à sa parole…
-‘…CAMILLE….’ Dit t’il devant une assistance émue aux larmes ….’…CAMILLE… !’ Répète Pierre incrédule. Il se tourne vers sa femme et répète…’…C’est Camille Adèle… ! Aurèlie … ! C’est CAMILLE… !’ Adèle se lève, enlace et embrasse Camille. Aurélie en fait de même suivie par ces grands enfants, Edouard et Agnès.
Elle présente ses adolescents, Ruben, Hanna-Henriette et Chlomo.
Camille tient dans ses bras, sa fameuse poupée…Cécile.
-‘…Je l’ai gardée en souvenir pour vous l’offrir aujourd’hui… !’
Puis elle ouvre son sac et là elle sortit le PETIT BILLET….
-‘…Le souvenir de mes parents… ! Je vous le donne… ! En gage de ma très grande reconnaissance pour ce que vous avez fait au péril de votre vie et de celles des vôtres… !’
-‘…Mais, il est à vous … ?’
-‘…Je sais…. ! Mais il est à vous maintenant… ! Et je sais que vous le garderez pour des générations entières et lorsque je l’aurai langui, vous me les prêterez… ! J’ai perdu toute ma famille et je retrouve une autre à part celle d’Israël… ! ’
La cérémonie dépasse largement le cadre de l’horaire imposé par le protocole.
L’assistance entame le refrain de YEROUCHALAIM CHEL ZAHAV puis ce fut le tour du lunch.
A la sortie, Pierre et sa famille sont invités par les deux familles Leïboici ainsi que par celle de Camille Rosenberg à passer à tour de rôle une journée ensemble.
Quelques jours plus tard, Le premier d’Israël, Mr Itshaq Rabin, tombait sous les balles d’un fanatique religieux juif, le 4/11/1995.
Que sont ils devenus… ?
La famille Berthier, Pierre et Adèle vivent toujours à Paris. A un age avancé.
Aurèlie décéda il y a 5 ans. Elle avait 120 ans.
Elle mourut doyenne des femmes âgées à Paris.
Les familles Leïbovici vivent à Jérusalem entourés de leurs petits enfants.
Camille est informaticienne dans l’armée de l’air et vit à Jérusalem.
Tous les acteurs de cette nouvelle , après la libération ont eut des postes importants après l’arrivée du Général de Gaule, au gouvernement.
Mr Arnaud fut fait préfet de Paris.
Le commissaire Morton fut nommé Ministre de l’Intérieur pour sa participation active dans la résistance.
Georgette Galois se maria à 35 ans avec un ancien soldat américain et vit aux States.
Irène Smadja, la cheftaine de l’atelier de Mr Leïbivici a eut le temps de s’échapper. Elle vit à Ramatgan chez une de ses filles. Devenue complètement sénile.
Yvette Lebrun, la concierge décéda à la libération.
Gilles Lefranc, barman de la Brasserie ‘..Au petit Annelet…’ est propriétaire de six brasserie à Paris.
Alphonse Pingeon, le receleur, s’installa à Marseille. Toujours dans l’usure.
Francis Girard, le chauffeur est devenu garde corps dans une entreprise privée.
Le père Amédée………Abbé franciscain du prieuré de l’Enfant Jésus de Prague.……A Ferté en Amont regagna son pays natale en Italie où il décéda deux ans après la libération de la France.
José Riberole fut déporté par les allemands pour sa participation dans un sabotage.
Il fut cité à l’ordre de la Nation.
Bien que ce récit n’est que pure imagination, tous les acteurs de cette nouvelle sont rentrés dans mon cœur