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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 12:02

http://ts1.mm.bing.net/th?id=H.4875063929274708&pid=15.1Il arrive des choses inattendues au Centre Médical Soroka CMS, comme un peu partout dans tous les hôpitaux du monde. Je vais vous raconter l'anecdote du jour.

J'arrive vers 21 heures au département interne B et à peine entré dans la chambre occupée par Vivi avec un autre patient (et comprenant encore deux lits inoccupés) qu'une rumeur venant du couloir attire mon attention et celle de mes compagnons.  

- C'est quoi ? je demande à Marinette la dame faisant le service des chambres, (celle qui  a mis le Criard à sa place), une personne qui sait presque tout.

- C'est Farid, celui de la chambre 4, il est absent depuis 16 heures. Il a demandé la permission d'aller acheter des cigarettes à l'infirmière responsable et depuis pas de nouvelles. La Police est là.

- La Police ? Pourquoi ? Farid est un gars sérieux.

- Vous le connaissez ?

- Bien sûr, il a été mon subordonné dans la manufacture de textiles pendant 15 ans.

Sitôt le mot dit,  Marinette court propager la nouvelle. Dix minutes plus tard,  l'inspecteur vient mine de rien, me poser des questions. Je lui réponds :

- J'ai connu Farid. Je n'ai que des paroles obligeantes à dire de lui, s'il est sorti il reviendra. Ce qui m'étonne c'est qu'il se soit attardé.

- Quelles fonctions remplissiez-vous dans ladite manufacture qui vous employait ?  

- J'étais Chef de salle, Commissaire (je le monte de grade pour l'amadouer envers mon camarade).

- Inspecteur.

- Vous serez bientôt Commissaire je parie.

Le futur Commissaire donne des ordres à ses seconds et ils s'affairent à une occupation insondable.  Juste à ce moment Farid arrive, de bonne humeur comme d'habitude, souriant, sympathique… Farid ne changera jamais. L'inspecteur a une  idée : il le laisse seul avec moi dans le bureau des infirmières. Ce que l'on ne me dit pas c'est que des écouteurs y ont été posés.

Je donne une tape à Farid :

-  Alors on a fait une escapade ?

- Non, parole d'honneur ! Je suis sorti acheter des cigarettes au kiosque du coin (je reconnais avoir pris la précaution d'enfiler un pantalon et un chandail), et là j'ai rencontré Jacob. Tu te souviens de Jacob…

- Oui il racontait des blagues salées.  

- Justement. Il m'a invité à casser la croûte chez lui à cinq minutes d'ici. J'ai pensé : "bon, je retarderai une demi-heure, ce ne sera pas grave".  Seulement voilà : ce malin a mis un disque-vidéo et j'ai regardé… Un film bleu, je ne pouvais plus m'en détacher... Ecoute...  Ensuite je me suis endormi. Je viens de me réveiller et j'ai prié Jacob de me conduire rapidement jusqu'ici. Comme je regrette. J'ai vu la Police ici et je me demande comment arranger ce grabuge.

- Un grabuge, oui. J'espère que le Commissaire (l'Inspecteur, pardon) voudra bien passer l'éponge. Pour les infirmières, elles ont eu peur, mais étant sympathiques elles te pardonneront ce petit dodo.

Enfin Farid a été pardonné. Grâce aux écouteurs : tout le personnel était friand d'écouter les détails du film pornographique, détails que j'ai omis de rapporter ici par pudeur; les agents aussi ont aimé et trouvé que Farid est un excellent conteur.

Marinette, elle a été félicitée par l'Inspecteur : elle avait  imaginé qu'l serait fin de laisser l'ex-supérieur poser des questions à Farid qui y répondrait le plus naturellement du monde…

Et moi, je n'ai été qu'un pion dans cette histoire de cigarettes, casse-croûte, film bleu sommeil de plomb  etc…

 

 

 

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commentaires

N
<br /> Bonne nouvelle. Tu lui dis que je lui fais un bisou.<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je viens de voir et je viens de lui dire, il a voulu le bisou alors il l'a reçu. Bisou à toi.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Un pion qui raconte bien !<br /> Bisous !<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Merci, Vivi est de retour, il a écrit aussi des histoires drôles et un poème dédicacé à une infirmière.<br /> <br /> <br /> Bisous !<br /> <br /> <br /> <br />