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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 09:58

 

Les Éditions du logo 0
 

 

http://www.tunecity.net/IMG/bmp/Hedi.bmpFélicitations à Hédi Bouraoui,  

 

citoyen d’honneur de la commune

 

d’Acquaviva delle Fonti (Italie)



C O M M U N I Q U É • P O U R D I F F U S I O N I M M É D I A T E


Le Conseil municipal d’Acquaviva delle Fonti, en Italie, vient de nommer à l’unanimité l’écrivain Hédi Bouraoui citoyen d’honneur de la ville (29 nov. 2010). Au cours d’une cérémonie officielle, à l’occasion de sa prochaine tournée en Italie, en mars 2011, l’auteur se verra conférer une médaille par l’Adjointe à la culture et à la Méditerranée du Conseil de la Région Puglia, Mme Silvia Godelli.

Hédi Bouraoui est la première personnalité distinguée de la sorte par la commune d’Acquaviva :


«Pour sa contribution dans le domaine du savoir et de l’enseignement, pour sa production littéraire prestigieuse, pour l’intérêt qu’il manifeste envers la Méditerranée et, en particulier, la région des Pouilles (Puglia) et Acquaviva, notre commune ; pour son récit poétique Puglia a bras ouverts, publié au Canada, en France et en Italie, traduit en italien sous le titre Puglia a braccia aperte par notre concitoyen, le professeur Nicola D’Ambrosio, et en anglais par Elizabeth Sabiston, de l’Université York de Toronto, sous le titre Puglia with open arms (WIP EDIZIONI, Bari).


Hédi Bouraoui, professeur émérite de l’Université York (Toronto), poète, essayiste et écrivain, a contribué à créer un pont entre la Méditerranée, Acquaviva et le Canada sous le signe de l’amitié entre les peuples et du dialogue entre les cultures et les religions. Il a contribué à enrichir l’identité de notre communauté acquavivienne, tout en la mettant
en rapport avec sa dimension régionale, les Pouilles, et en soulignant sa nature et sa vocation méditerranéennes.»

 
Hédi Bouraoui vient de publier aux Éditons du Vermillon (Ottawa) Méditerranée à voile toute, qui clôt une trilogie entreprise en 2008 par Cap Nord (2008) et poursuivie en 2009 par Les aléas d’une odyssée. Les deux premiers titres ont déjà été traduits en italien par Nicola D’Ambrosio : Annibale il mediterrante et L’odissea di Annibale.


M. Nicola D’AMBROSIO enseigne les littératures francophones à l’Université de Bari. Traducteur officiel d’Hédi Bouraoui, il est aussi le correspondant pour l’Italie du Centre Canada-Méditerranée de l’Université York (Toronto) et de Radio CIUT (Toronto). Il dirige la collection Al di là del Mediterraneo de la maison d’édition WIP EDIZIONI (Bari ; www.wipedizioni.it).
M. D’Ambrosio, lui-même ancien maire d’Acquaviva, a sollicité le maire actuel de la Commune, M. Francesco Squicciarini, pour qu’il présente une demande au Conseil en vue d’octroyer à Hédi Bouraoui le statut de citoyen d’honneur.

 

puglia.png

 

Acquaviva delle Fonti est une commune de la province de Bari dans la région des Pouilles, en Italie. Elle doit son nom à l’aqueduc qui passe sous ses terres. Elle est connue pour ses cipolle (type de gros oignons) rouges portant le nom de la commune, pour son vin, son huile d’olive, son hôpital régional Miulli et pour sa jolie cathédrale (XIIIe-XVIe s). 

 

La Commune se situe à 26 km de la ville de Bari et se trouve à mi-chemin entre la Riviera adriatique et le golfe de Tarente. Elle compte une population de 22 000 habitants (les Acquavivesi). (Adapté de Wikipedia).


Site Internet de la commune d’Acquaviva :  http://www.comune.acquaviva.ba.it/

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 12:09

BOURAOUI, "CITOYEN D'HONNEUR D'ACQUAVIVA"

 Source :  AcquaVivaNet

 

 

Scritto da Isabella Giorgio Mercoledì 08 Dicembre 2010 11:00

 

Durante l’ultimo consiglio comunale il Comune di Acquaviva ha conferito a Hédi Bouraoui la cittadinanza onoraria per le seguenti motivazioni:


     “Per il contributo nel campo del sapere e per il prestigio conseguito attraverso gli studi, la ricerca, la produzione letteraria e l’insegnamento e per il suo specifico interessamento in favore del Mediterraneo, della Puglia e in particolar modo della nostra Terra, Acquaviva e della sua comunità, soprattutto grazie al suo racconto poetico Puglia a bras ouverts,  pubblicato in  Canada, in Francia e in Italia,  tradotto in italiano dal nostro concittadino il prof. Nicola D’Ambrosio, Puglia  a braccia aperte e in inglese dalla prof.ssa Elizabeth Sabiston della York University di Toronto, Puglia with open arms e pubblicato dalla Casa Editrice, WIP Edizioni di Bari, e presentato in Italia, in Francia e in Canada.


Hédi Bouraoui, professore emeritus dell’Università di York (Toronto-Canada), poeta, saggista e scrittore, ha contribuito a creare un ponte culturale tra il Mediterraneo, l’Italia, la Puglia, Acquaviva e il Canada, sotto il segno dell’amicizia tra i popoli e del dialogo tra le culture e le religioni. Ha contribuito ad arricchire l’identità della nostra comunità acquavivese, mettendola in relazione con la dimensione regionale, La Puglia, ed evidenziando la sua natura e la sua vocazione mediterranea”.


Lettera del Prof. Nicola D'Ambrosio al Prof. Hédi Bouraoui

 

 M. Bouraoui,

Le Conseil municipal d'Acquaviva, à l'unanimité, sur proposition du maire de la ville d'Acquaviva, qui avait été sollicité par Nicola D'Ambrosio, vient (ce soir) de vous nommer citoyen d'honneur de la ville d'Acquaviva.

Lors de votre séjour en Italie il y aura la cérémonie officielle.

Vous êtes le premier citoyen d'honneur.

A bientôt,

 

Nicola

 

http://www.acquavivanet.it/images/stories/dambrosio.jpg

Di seguito il Comunicato Stampa della Casa editrice di Ottawa, Le Vermillon. 


Félicitations à Hédi Bouraoui,
citoyen d’honneur de la commune
d’Acquaviva delle Fonti (Italie)


Le Conseil municipal d’Acquaviva delle Fonti, en Italie, vient de nommer à l’unanimité l’écrivain Hédi Bouraoui citoyen d’honneur de la ville (29 nov. 2010). Au cours d’une cérémonie officielle, à l’occasion de sa prochaine tournée en Italie, en mars 2011, l’auteur se verra conférer une médaille par l’Adjointe à la culture et à la Méditerranée du Conseil de la Région Puglia, Mme Silvia Godelli. Hédi Bouraoui est la première personnalité distinguée de la sorte par la commune d’Acquaviva.

 

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Apprendiamo che Hédi Bouraoui sarà in Italia per la V tournée pugliese nella prima decade di Marzo 2011.

In occasione della cerimonia del conferimento della cittadinanza onoraria da parte del Comune di Acquaviva delle Fonti (Ba) -ci comunica il prof. Nicola D’Ambrosio- l'assessore alla Cultura e al Mediterraneo della regione Puglia, Silvia Godelli, gli conferirà una medaglia.

Il "Corriere canadese" di Toronto che pubblica in 9 lingue tra cui l'italiano e che stampa anche "la Repubblica", coprirà l’evento della cerimonia e diffonderà due articoli sull'evento, senza contare il contributo del Centro Canada-Mediterraneo e di Stong College della York University di Toronto oltre a Radio CIUT di Toronto che Domenica scorsa, 5 dicembre 2010 alle ore 17.30 ha ospitato Hédi Bouraoui  per un intervento sull’ultimo romanzo appena pubblicato, Méditerranée à voile toute. 

Forse si riuscirà anche a drammatizzare Rosa del deserto (Rose des sables) pubblicato dalla WIP edizioni di Bari qualche mese fa. Ci resta solo da contattare l'Ambasciata del Canada”.

 

Scritto da Isabella Giorgio

 

http://www.hedibouraoui.com/book_covers/puglia.png

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 19:36

 

Hédi Bouraoui : un nouveau livre

 

« Méditerranée à voile toute, roman pluriel et fascinant d’un accomplissement extraordinaire sur trois générations ! Entrelacs du passé, du présent et de l’avenir ! Télescopage de l’Histoire et du mythe, du monde d’Hannibal et de celui d’Ulysse ! Fluctuations entre la réalité et le monde virtuel, Neptune présidant à toutes les destinées ! » Elizabeth Sabiston

 

 

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Hédi Bouraoui portrait par Kiat Lim Chew

 

L'auteur : Hédi Bouraoui est né à Sfax, en Tunisie. Éduqué en France, il enseigne et écrit à Toronto. Il est l’auteur d’une vingtaine de recueils de poésie, d’une douzaine de romans, et d’une dizaine d’essais de critique littéraire où il fait l’analyse d’une francophonie plurielle.


vermillonÉditions du Vermillon

Collection : Romans

348 pages

ISBN : 978-1-926628-07-3

Date de parution : 2010/10

Format : 15,25 cm x 22,9 cm

Reliure : Allemande

Code : VER374

Prix : 25.00 $

 

Au milieu d’une Méditerranée grouillante de vie, où crises et drames surviennent en cavalcade, Hannibal Ben Omer, à la fois omniprésent et secret, résout les énigmes, excepté la sienne propre.

 

Guidé par son humanisme, ce Carthaginois immigré en Sicile porte haut les couleurs de la tolérance et se moque des barrières de race ou de religion. Curieux de tout, il demeure indéchiffrable. Qui est-il ? Où va-t-il ? Pourquoi délaisse-t-il sa femme Laura et Télémaque, leur enfant ?

 

Celui-ci, à son tour, quitte le foyer natal et, en fin limier, débarque à Malte où il entreprend une enquête sur celui qu’on a surnommé Le Marcheur. Tout en suivant les traces de son père, il le redécouvre par les témoignages de ceux qui ont croisé son chemin. Télémaque apprend à voir le monde par le prisme d’un Carnet où son père a consigné réflexions et aveux. L’amour filial résistera-t-il à la révélation de la vérité ?

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COORDONNÉES ÉDITEUR  

 

Les Éditions du Vermillon

305, rue Saint-Patrick

Ottawa (Ontario) K1N 5K4

Tél. : 613 241-4032

Fax : 613 241-3109

leseditionsduvermillon@rogers.com

Vermillon

 

Pour se procurer le livre, commandez-le chez votre libraire ou à l’adresse suivant : www.livres-disques.ca les frais de transport seront moindres.


 

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 16:30

Écrivain et essayiste tunisien, pur produit du Lycée Carnot, Albert Memmi s’apprête à fêter le 15 décembre prochain ses 90 ans. En exclusivité pour Leaders, notre confrère Hichem Ben Yaïche, a eu le privilège de lui rendre visite dans son antre parisien. Récit et photos exceptionnels.

 

Source : leaders.com.tn

 

20101105114051__alber-memmi.png 

 

Albert Memmi, 90 ans

 

Malgré son âge, il continue à réfléchir, à écrire, à produire. Après son tout dernier livre "Testament insolent" (Odile Jacob), il s’est déjà mis à ébaucher le prochain. Pour lui, l’écriture est un acte consubstantiel de son être.

Très touché par le décès (relativement récent) de sa femme - sa complice et, d’une certaine façon, son alter ego - Albert Memmi reste stoïque, face aux épreuves. Égal à lui-même.

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Il continue à réfméchir, à écrire
 

Dans son domicile, à la lisière du quartier parisien du Marais, il continue, malgré ses 90 ans, à penser, à réfléchir et à lire. L’expression de son visage - de ses yeux surtout - traduit sa vivacité et sa curiosité d’esprit. Toujours actif, il partage son temps entre son appartement et ses bureaux, situés à l’étage supérieur, dans des pièces mansardées. N’accède pas qui veut à cet univers intime qui évoque, les livres en plus, une caverne d’Ali Baba tant les objets sont disparates, voire hétéroclites.


Tout ou presque traduit cet Orient dont il est originaire... Après la sortie de son tout dernier livre Testament insolent (Odile Jacob), d’autres idées le travaillent. Mais « pour se reposer », il écrit des poèmes. Quand on connaît sa littérature empreinte de rationalité, économe de mots, au style dépouillé et précis, cela pourrait sembler paradoxal ! La poésie, c’est un autre versant de soi, où l’irrationnel permet d’exprimer des sentiments, des sensations, des vibrations intérieures.

 

A l’issue de deux heures de conversation à bâtons rompus, force est de reconnaître qu’Albert Memmi s’interroge, doute même de ses réponses. Une perplexité d’intellectuel qui n’a plus rien à prouver. Avec une exigence de vérité vis-à-vis de lui-même ; et cette quête de la cohérence dans ses choix aussi.

 

Albert Memmi, de par son statut de l’entre-deux (Maghreb et France),est un intellectuel dont le parcours a coïncidé - une chance inouïe - avec des « moments collectifs », selon ses propres termes. Colonisation/décolonisation, révolution, prégnance des idéologies... ces problématiques sont au cœur de ses ouvrages, traversés par un va-et-vient constant entre réalité et conceptualisation. Il est un incontestable témoin de l’Histoire. D’où le succès de son œuvre.


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D’autres idées le travaillent


Ecrit par : Hichem Ben Yaïche Rédacteur en chef de New African, le magazine de l’Afrique (Paris-Londres)

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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 11:23

 

 

La Gardienne du Temps

 

chouchana

par Shosh Ruimy  (Suzanne Barchichat)

 

Prise de nostalgie pour ce monde auquel j'appartenais corps et âme, je songe avec regret que lorsque j'y vivais, je n'accordais pas assez d'attention aux personnages truculents, attachants qui peuplaient ma vie d'enfant. Je n'étais pas assez à l'écoute pour leurs histoires et légendes mirifiques que je jugeais burlesques et extravagantes. Je fuyais presque ce monde où l'on criait pour tout et pour rien, où  l'on riait et pleurait sans raison.

 

Et pourtant, je voudrais tant, ne fut-ce que pour un brin de temps, revenir en arrière et tirer la quintessence de ce qu'il fut pour n'en laisser échapper la moindre miette. Chaque cérémonie réveillait ma curiosité surtout les jours de mariage. Les mariés ne parvenaient jamais à endiguer leurs angoisses. La jeune mariée passait sa journée, cloîtrée chez elle. Toute la communauté du mellah était conviée à son mariage.

 

La veille des noces, les invités affluaient pour ne pas manquer l'événement. Pour l'occasion, des musiciens revêtaient des djellabas à manches longues et capuches. Ils avaient fière allure et formaient un arc de cercle parfait sur des tapis aux couleurs chamarrées. L'un jouait de la darbouka, l'autre du trr, sorte de tambour tendu de métal blanc et cerné de bois. Le violoniste, un vieux nain, malmenait son archet. Il en résultait parfois un son strident qui provoquait le rire général et la confusion des mariés.

 

L'orchestre interrompait volontiers la musique quand il s'agissait de recevoir la ghramma qui consistait en un don d'argent de chacun des invités, pour la renumérotation des musiciens qui trouvaient toujours à redire…encore un mot dans mon calepin et encore un autre. Une dernière photo de ma cigogne qui monte fidèlement la garde sur les remparts de mon mellah. Elle étend une aile, puis une autre, comme pour vouloir s'envoler. Mais, fidèle, elle s'attache fermement au rocher. Je jette un dernier regard à ma ville où je ne m'y sens plus chez moi. Malgré mon amour pour elle, je  n'y suis plus à l'aise…


 

2 - 1° Page de couv

 

Prix public : 16 €uros soit 75 Nis

Avec expédition pour l'Europe: 18 €uros

Pour les Etats-Unis et Canada: 20 €uros

Format: 17.5/12.5

Pour commande, s'adresser à Mme Ruimy Shoshana

 Tel: 00-972-777171140


E-Mail : Shoshana_Ruimy@walla.com

 

 

« La gardienne du temps » de Shosh Ruimy

 

On circule à toute vitesse dans ce livre :

·        la petite Suzanne avec ses facéties dans le mellah…et parfois en dehors au risque de se faire kidnapper,

·        son accès aux études grâce à Annette sa grande sœur de 14 ans, à qui le livre est dédié. La photo d’Annette Ohayon figure en page 2 pour bien montrer la gratitude de sa sœurette,

·        la participation active des personnages typiques du mellah,

·        le passage des femmes juives au hammam tous les vendredis, frictionnées à fond la gomme par les moukères au point d’en ressortir toutes rougies ou violacées,

·        la vie pittoresque du mellah avec ses figures inoubliables,

·        les vacances à Mogador, au bord de l’Atlantique,

·        l’aliya aux multiples imprévus à cause de la santé défaillante de papa, asthmatique

·        la vie à Beer Sheva et à Dimona que je connais un peu, à mon avis trop peu décrite

·        et la recherche merveilleuse des anciens juifs de Marrakech, riches de leur passé et de leurs objets, tout droit sortis de la caverne d’Ali-Baba.

 

Bref, un livre à lire d’un trait, tant il est passionnant.

 

Jean Profit, écrivain

 

Valence

 

 

Une seconde opinion parmi d’autres :

N’ayant jusqu’ici apprécié que les vers de racine, de La Fontaine, de Lamartine ou la prose de Chateaubriand, je suis charmée de lire cette autobiographie. Là Shosh Ruimy, dans un style alerte et mélodieux nous fait revivre son enfance et nous plonge dans la vie de son mellah (quartier) à Marrakech Prenez ce livre en main agrémenté de photos commencez à lire et vous serez entraînés dans un tourbillon agréable dans lequel les scènes îttoresques prennent vie dans vos yeux.

Commentaire à propos du livre « la gardienne du temps ».

 

Anne-Marie Bonnet 

 

Valence


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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 09:38

 

J'ai lu...

 

L'auteur est né à Sfax, en Tunisie. Éduqué en France, il enseigne et écrit à Toronto. Il est l’auteur d’une vingtaine de recueils de poésie, d’une douzaine de romans, et d’une dizaine d’essais de critique littéraire où il fait l’analyse d’une francophonie plurielle. Hédi est aussi mon ami d’enfance et fondateur du CMC, Canada Méditerrannée Centre.  

 

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Hédi Bouraoui, portrait par Kiat Lim Chew


Auteur Hédi Bouraoui, les Éditions du Vermillon, collection romans no 48, format 15,25 cm x 22,9 cm, parution novembre 2009, 382 pages, ISBN 978-1-897058-88-6.

 

Les Aléas d'une Odyssée est le dernier livre que je viens de lire, un  bon livre « avant-gardiste ». Le héros Hannibal Ben Omer, jeune Tunisien originaire des îles Kerkennah - rebelle aux modes de vie dictés par l’habitude, les environs  et les coutumes -, autodidacte passionné d’histoire, quitte son lieu de naissance suivant les traces de ses parents morts tous deux en Europe. Il  entreprend ainsi un long voyage, - avec pour mentors spirituels, Hannibal Barca et Ulysse -, cherchant à élucider la clef de  l’énigme de son origine. Il se marie à Laura poète Sicilienne et de leur union nait Télémaque menacé déjà dès sa naissance.


Tout au long de ce circuit nous découvrons des pays décrits et peints de couleurs chatoyantes étalées par la plume d’oie de l’auteur, nous faisons connaissance avec le caractère différent des gens d’outre-méditerranée. Ainsi nous apprenons que les insulaires du Nord de la grande mer bleue ne sont guère obligeants envers ceux du Sud. Pourtant on reconnait tant de paramètres communs entre les Maghrébins et les Européens : ce sont les adages, les coutumes, les superstitions. De plus les  invasions subies des deux côtés ont laissé les mêmes empreintes. 


 

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Nous découvrons la méfiance, la rebuffade, l’ignorance engendrant          l'intolérance. On se souvient du titre de champion sportif d’Hannibal non reconnu (Cap Nord), on est déçu du fiasco de l'entreprise dont il était l'un des associés, de la froideur des Corses, des Siciliens, la défiance des Crétois.

 

Néanmoins les insulaires de Kerkennah et de Djerba sont plus bienveillants, selon les péripéties décrites dans ce roman. Laura est bien accueillie en Tunisie tandis qu'Hannibal a dû se frayer son  chemin en Europe, à coups de coudes si je me permets cette image.

Laura comme Pénélope attend le retour de son époux prodigue parcourant les îles, courant de l’une à l’autre.


Sont décrits dans cet ouvrage très dense, les différents problèmes d’actualité, on discerne à travers les yeux et le parler d’Hannibal les déchirures entre les peuples,  accrocs  qui nous causent des insomnies. La philosophie de cet ouvrage soutient que les hommes sont frères et les religions sont des branches issues d'un même tronc. On ne peut qu’être d’accord avec Hannibal sur ce point. Hédi Bouraoui touche sans trop exagérer la vue globale et les lubies des gouvernants. J'aurais été curieux de voir comment l’auteur aurait traité les idéologies politiques qui craquent comme des dominos vacillants, l’un poussant l’autre dans sa chute. Mais chut !... un thème pareil serait rébarbatif aux lecteurs, ils en ont suffisamment en lisant les éditoriaux… Un bon souvenir qui se réveille est la tante Souad, une de chez nous.


Hannibal cet autodidacte a bien fait du chemin depuis ses 17 ans sans diplôme et avec le chômage dans son île natale. Sa compagne plus intuitive a su deviner les dangers que court son compagnon et ils ont nom : Athéna, Eléni, la méfiance des Crétois. Y a-t-il eu une amourette entre Hannibal et Eleni ? Oui, non ou peut-être : si on demande à Laura la réponse serait affirmative, non si c'est Hannibal qui répondrait.

Comme nous aimons bien Hannibal,  ce sera non.

 

Heureusement qu’on rencontre dans ce roman comme dans la vie des personnes pleins de sagesse : (le marchand d'épices Crétois, la tante Souad).
Ambitions, amours, haine (le Libyen), défiance, crime, malveillance sont les traits de caractère de tous les hommes et de ceux de cette œuvre aussi.

 

L’auteur nous affiche par la bouche d’Hannibal et Laura l’idéal de la beauté de l’entente, de la convivialité, de l’entraide mutuelle, de l’amour du prochain, de l’indulgence, de la tolérance,  de la compréhension et de la main tendue aux autres personnes et aux confessions différentes : autant de réflexions sages.

 

Enfin j'espère avoir posé le doigt sur une partie de la trame tissant cet œuvre.

 

Cet ouvrage est le second livre de la trilogie : Cap Nord ; Les Aléas d'une Odyssée ; Méditerranée à voile toute, publiés aux Éditions du Vermillon, Ottawa, Canada.


Lire aussi le 1er  livre de cette trilogie : Cap Nord

 

http://tunecity.net/IMG/jpg/Titre.jpg

 

Canada Méditerrannée Centre

 


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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 09:37

 

 

http://www.lexpress.fr/imgstat/culture/logo_express_culture.gif

 

 

 

Quand deux violoncellistes renouent avec leur passé dans la Jérusalem des années 1990. Un concert volcanique mené de main de maître.

 

Le livre :

 
Romans français
140 x 205 mm
416 pages
Date de parution : 19-08-2010
ISBN 9782207101568
Code SODIS B26205
 

 

 

 

http://www.lexpress.fr/imgs/15/343.jpgTrois jours, leur séjour à Jérusalem devrait durer trois jours, le temps de préparer le grand concert qu'elles s'apprêtent à donner en ce mois de mai 1990. Violoncelliste de renom, Elisheva est accompagnée de sa jeune protégée, Rachel, qui appréhende ce retour au pays, les retrouvailles avec sa famille, ses amis, son grand amour. Elisheva, ancienne déportée hantée par les visons cauchemardesques du camp polonais de Majdanek, a elle aussi rendez-vous avec son passé. Son projet ? Tuer Hunker, dit le Bourreau, nazi tortionnaire réfugié au Venezuela dont la venue est annoncée dans la cité de David.  

 

Rachel, d'origine tunisienne, Elisheva la Polonaise, mais aussi Carlos, le juif marrane, Eytan, né en Israël, Katia, rescapée russe, ou encore Ahmed le Palestinien... c'est toute la richesse et la complexité du peuple israélien, sur fond d'Intifada, que Chochana Boukhobza, française née à Sfax (Tunisie) en 1959, nous dépeint dans ce concerto flamboyant. Abordant ou effleurant ici l'emprise du religieux, la folie des mères de militaires morts au combat, là les dissensions entre les générations, la peur des attentats, mais aussi l'appétit de vivre de tout un peuple.  

 

Par la grâce de la narration, rapide, précise, sensuelle, on pleure et on rit avec Rachel, on prie pour Elisheva, et on rêve dans cette Jérusalem dont on arpente les ruelles et respire les senteurs au détour de chaque page. Et c'est accompagnés de Bach, Fauré, Schubert et Dvorak, de cette musique qui tout à la fois sauve et détruit, que nous passons ces trois jours qui vont bouleverser la vie de tous les protagonistes. De l'Histoire, de l'émotion, de la passion, du drame... L'archet de Chochana Boukhobza fait des merveilles.  

 

Par Marianne Payot, écrit le 07/09/2010 

 

L'auteur :

 

http://www.babelio.com/users/AVT_Chochana-Boukhobza_4943.jpegNationalité : israélienne
Née à : Tunis, 1959

 

Biographie :

Chochana Boukhobza est un écrivain israélien.

Elle a étudié les mathématiques en Israël.

Elle est l'auteur de plusieurs romans : le premier, Un été à Jérusalem, a reçu le Prix Méditerranée 1986 alors que le second, Le Cri, a été finaliste au Prix Fémina 1987.

 

Nos félicitations à Chochana Boukobza

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 23:21


Emancipation juive
   


Mard le Canada a célèbré la fête nationale (en anglais : Canada Day) qui coïncide avec  le 1er juillet. Elle correspond à la création de la Confédération canadienne par l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, qui prit effet le 1er juillet 1867.

canada 1

Bien qu'ils soient une petite minorité, les Juifs ont été importants pour le développement de ce grand pays depuis le traité de Paris de 1763 (1). Ils se sont illustrés dans toutes les sphères d'activité humaine de la société. La plupart des premiers Juifs canadiens étaient des marchands de fourrure, des militaires et des propriétaires terriens (2).


Après les États-Unis, Israël, l’ex-URSS et la France, le Canada compte la cinquième plus grande communauté juive du monde. Ses membres vivent surtout dans les provinces de l'Ontario et du Québec, suivi du Manitoba, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.


En 1768 la congrégation Shearith Israël, première communauté non chrétienne et non autochtone du futur Etat fédéral du Canada, inaugure l’unique synagogue de Montréal.

Avant 1763, le peuplement du pays était réservé aux catholiques, tel que l'avait décrété Louis XIV en 1663. L'embarquement de la première  femme juive Esther Brandeau vers la colonie était en quelque sorte une exception à la règle.


 

En 1738, arrive en Nouvelle-France Mme Esther Brandeau. Elle est la première représentante des Juifs à s’y installer. À vrai dire, cette jeune fille était déguisée en garçon et se présentait sous le nom de Jacques La Fargue. Elle a été découverte et on l’a appelée à se convertir au catholicisme. Mme Esther Brandeau refuse. On exige son expulsion.

 

Elle dit n’avoir pas d’argent pour payer son voyage de retour, la colonie ne veut pas créer de précédent en payant le voyage avec ses ressources et Esther Brandeau demeure donc au Québec jusqu’en 1739, date à laquelle elle est reconduite en France aux frais du roi Louis XIV.


Après la chute du régime français en Nouvelle-France, il n’y avait pas encore de Juifs au Canada, tandis que parmi les colons britanniques, il y avait 3 000 Juifs en Nouvelle-Angleterre.


C’est en 1763 que M. Lazarus David et son épouse Phoebe, s’établissent à Montréal. L’année suivante, le 14 octobre 1764 naît David David, le premier Juif né dans la province de Québec.


 

Cinq ans plus tard, en 1768, la première synagogue est fondée au Canada, organisée par les Juifs issus de la communauté juive espagnole et portugaise, arrivés à Montréal. C’était une synagogue de rite sépharade. Le 22 octobre 1776, David Lazarus est inhumé à Montréal et le premier cimetière juif en Amérique du Nord s’ouvre, à l’angle des rues Saint-Janvier (aujourd’hui, La Gauchetière) et Saint-François-de-Sales (aujourd’hui, Peel). L’année suivante la première synagogue s’ouvre à Québec, à l’angle de la rue Saint-Jacques et de la rue Notre-Dame.


À partir de ce moment, les Juifs ont joué un rôle important dans le pays. La première nomination importante d’un Juif à un poste public eut lieu en 1790, quand John Franks est nommé chef de la brigade anti-incendies de Québec. L’importance de cette nomination est encore plus grande si on se souvient des ravages causées par les incendies à cette époque où tous les bâtiments ou presque étaient en bois.


En 1806, le nombre des Juifs au Canada atteint 100 personnes. Et en 1807, M. Ezechiel Hart est élu député de Trois-Rivières à la Chambre de l’assemblée du Bas-Canada. Mais il n’est pas autorisé à siéger à la Chambre de l’assemblée parce que les Juifs n’ont pas le droit d’être élus députés dans l’Empire britannique. Ezechiel Hart n’abandonne pas et les citoyens de Trois-Rivières le réélisent une autre fois ! Mais le gouvernement insiste en ne reconnaissant pas son droit d’être député.


C’est seulement en 1832 que, sur proposition du député John Neilson, appuyé par le député Louis-Joseph Papineau, les Juifs se voient accorder tous les droits et privilèges dont jouissent les citoyens du Bas-Canada dont celui de siéger comme député.


En 1832, l’Assemblée législative de la province francophone du Québec  vote en faveur de l’émancipation politique des Juifs, ce qui fait d’elle le premier territoire de l’Empire britannique à adopter une telle loi, plus d’un quart de siècle avant l’Angleterre elle-même. Les Juifs se voient  ainsi accorder  tous les droits et privilèges dont jouissent les citoyens au Canada dont celui de siéger comme député. Deux années plus tôt, ils avaient eu droit à une exemption au serment religieux prononcé en Chambre. À la même époque, Samuel Liebshitz fondait un quartier juif à Kitchener, en Ontario.

 

Un des Juifs les plus célèbres du Québec était M. Moses Judah Hays (ou Hayes) né à Montréal en 1789. Il conçoit et construit le premier aqueduc à Montréal en 1833 et il construit en 1848 un théâtre spacieux. En reconnaissance des services qu’il n’avait cessé de rendre à la municipalité, il fut nommé chef de la police municipale en 1845, poste qu’il occupa durant seize ans, jusqu’à sa mort en 1861.

 

À la fin du XIX siècle, notamment en 1897, la première publication d’un journal juif en langue anglaise, apparaît - Canadian Jewish Times - dirigé à Montréal par Hirsch Wolofsky et dix ans plus tard, la première bibliothèque juive au Canada s’ouvre à Montréal.

 

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En 1899, La Fédération des Sociétés Sionistes Canadiennes (fondée deux ans après le premier Congres Sioniste Mondial)  devient la première association juive du Canada d'envergure nationale. Le mouvement sioniste s'attire un soutien important, y compris celui de nombreuses personnalités de hauts rangs.


Avant 1850, la population juive était estimée à seulement 450 habitants. Aujourd’hui la communauté est estimée à environ 260.000 Juifs répartis dans tout le Canada. Ils sont représentés à travers 2 grandes organisations principales : le Congrès Juif Canadien, organisme de défense des intérêts de la communauté juive du Canada, qui agit au nom des fédérations juives du pays depuis 1919, et le Bnai Brith national. Ces institutions stimulent le développement d’une créativité culturelle et religieuse et font de Canada un pays  qui contribue grandement au rayonnement de la culture juive en Amérique du Nord et dans le monde.

 

La communauté juive constitue un élément essentiel de la société  canadienne depuis plus de deux siècles. Les Juifs qui viennent s’installer au Québec au dix-huitième siècle et au début du dix-neuvième siècle y trouvent un milieu accueillant dans la plupart des cas et contribuent à la croissance économique et sociale de la région.


En 1934, le Jewish General Hospital de Montréal avec 205 lits ouvre ses portes, à l’angle des rues Côte-des-Neiges et Côte-Sainte-Catherine (cette institution est ouverte à tous les malades indépendamment de leur race, leur religion ou leur origine).


Au cours de la deuxième guerre mondiale de 1939-1945, 16 680 Juifs canadiens servent dans les Forces armées canadiennes dont 10 440 dans l’armée de terre, 5 870 dans l’aviation et 570 dans la marine, 421 Juifs périrent au combat dont 104 natifs du Québec.


D’ailleurs un Musée commémoratif de l’holocauste à Montréal   rappelle cette période historique effroyable (3). Le musée informe sur le génocide de millions de Juifs effectué par l’Allemagne nazie et ses collaborateurs, de 1933 à 1945. Il présente les événements cataclysmiques de l’Holocauste dans le contexte de Montréal, où vivent plusieurs milliers de survivants, soit la troisième plus forte concentration de survivants au monde. Le musée relate aussi l’histoire de l’holocauste du point de vue de ces survivants qui ont fait du Canada leur nouvelle patrie. 40 000 survivants de l'Holocauste sont venus à la fin des années 1940.


 

D’ailleurs avant même la Shoah  (à partir des années 1880)  de très nombreux Juifs quittèrent La Russie pour fuir les pogroms (4) préméditées et  menées à l'instigation de la police tsariste avec l'aide de populations locales contre les communautés juives d'Europe. Les États-Unis apparaissaient à ce moment comme une destination de choix, mais le Canada a aussi accueilli de nombreux immigrants. Ainsi, en 1930, le nombre de Juifs atteignait le nombre de 155 000 habitants au Canada.


Plus tard, dans les années 1950, plusieurs milliers de Juifs ont émigré du Maghreb, en particulier des Juifs marocains pour s'établir à Montréal, où la langue française leur permettait de s'adapter rapidement. En tout, la population juive d'après guerre est passée de 170 000 à 260 000 habitants. Plus intégrée à la vie canadienne qu'auparavant, son statut de minorité est officiellement valorisé par la politique canadienne de multiculturalisme inscrit dans la constitution canadienne depuis 1971 par Pierre Elliott Trudeau.


Ftouh Souhail , Tunis 

 

 (1) Le traité de Paris de 1763 met fin à la guerre de Sept Ans et réconcilie, après trois ans de négociations, la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne. La guerre de Sept Ans (1756-1763)  fut un conflit majeur du XVIIIe siècle souvent comparé à la Première Guerre mondiale par le fait qu’il s’est déroulé sur de nombreux théâtres d’opérations (Europe, Amérique du Nord, Inde) et se traduit par un rééquilibrage important des puissances européennes.


 

 (2) Quand Jeffrey Amherst eût envahi la ville de Montréal en 1760, plusieurs de ses officiers étaient des Juifs, dont Aaron Hart, Hananiel Garcia, et Isaac Miramer. Ezekiel Hart, le fils d'Aaron Hart, siègera avec l'Opposition à la  Chambre d'assemblée du Bas-Canada, une première dans l'histoire de l'Empire britannique. À Québec, le premier habitant juif est Abraham Jacob Franks.


 

(3) Musée commémoratif de l’holocauste à Montréal : Site Internet : www.mhmc.ca


 

(4) La première vague de massacres désignés comme pogroms eut lieu entre 1881 et 1884. Le mot pogrom est d'origine russe (погром), où il désigne un assaut, avec pillage et meurtres, d'une partie de la population contre une autre. Il est passé dans d'autres langues pour désigner un massacre de Juifs en Russie. Les Juifs sont rendus responsables de l'assassinat du tsar précédent. La politique du gouvernement au sujet des Juifs tient dans ce programme : « Un tiers des Juifs sera converti, un tiers émigrera, un tiers périra ». En 1881 éclatent plus de cent pogroms.


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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 09:33
 
 
La mémoire d'Abraham de Marek Halter

 

http://pagesperso-orange.fr/mondalire/Images/photos/m%E9mAb.jpg



Fiche


La mémoire d'Abraham
Editions Robert Laffont - 1979
646 pages
ISBN : 2 7242 1991 0


Résumé :


Le livre commence en 70 après J.-C., par la fuite d’Abraham, scribe au Temple de Jérusalem assiégée par les Romains et se termine en 1943 par la mort de l’imprimeur Abraham Halter, le grand-père de l’auteur, pendant la révolte du ghetto de Varsovie.

Au terme de six ans de recherches, Marek Halter a reconstitué la longue lignée d’une famille d’imprimeurs juifs - la sienne - dont les premières publications remontent au XVe siècle, en Italie.


De l’Alexandrie des premiers pogroms à l’Hippone de Saint-Augustin, de Narbonne avec ses rois juifs à Strasbourg, refuge de Gutemberg, de l’Istanbul des sultans turcs au Paris de la Révolution et à Varsovie, La Mémoire d’Abraham nous conduit sur la longue route des Juifs et nous fait redécouvrir, à travers leurs mœurs, leur religion et leur culture, l’histoire des peuples qui les ont accueillis ou chassés, et, en particulier, l’histoire de cette France où une partie de la famille de l’auteur s’est établie dès le VIIIe siècle pour ne plus la quitter.


Extrait :


Début du livre : A son habitude, Abraham le scribe s’éveilla d’un coup et, immobile sur sa couche, les yeux grands ouverts, il attendit le jour. L’aube, à Jérusalem, est une promesse qui vous emplit le cœur et Abraham, chaque matin, y cherchait confusément le signe que les choses de la terre et du ciel étaient en ordre.


Cela commençait vers l’Orient, du côté du désert, par un puissant remous au fond de la nuit, et les étoiles pâlissaient soudain. Puis tout allait très vite. La lumière montait comme une mer, vague après vague, déposant tour à tour des couleurs tendres et des éclats de quartz, allumant l’ocre des remparts, l’argent bleu des oliviers, la blancheur des terrasses. Les ânes et les coqs appelaient, les mouches entraient dans l’ombre des maisons tandis que, sur le parvis du Temple, vingt lévites poussaient sur ses énormes gonds la porte Nicanor ; le choc de bronze des lourds vantaux contre la muraille résonnait longuement sur la cité.


Alors seulement Abraham le scribe se levait, heureux comme après une prière.

Mais ce jour là, le neuvième du mois d’Av de l’année 3830 après la création du monde par l’Eternel, beni soit-il, Abraham le scribe n’entendrait pas la porte Nicanor : après trois mois de siège, les légions romaines avaient investi l’Antonia, la forteresse qui commandait, au nord, l’accès au Temple. Il n’entendrait pas non plus les coqs ni les ânes : affamée, la population des assiégés les avait depuis longtemps mangés.

Abraham ne bougeait pas. Tant qu’il ne se remettait pas dans le courant de la vie, il pouvait encore croire que la faim, que la peur, que la guerre faisaient partie d’un rêve mal refermé, comme ces chiens jaunes qui s’attardaient le matin aux confins des villages et que l’activité du jour renverra au désert.
Mais l’aube vint…


Critique/Presse :


Dans La mémoire d’Abraham, Marek Halter retrace ou invente, on ne sait, un arbre généalogique deux fois millénaire. Depuis la destruction du temple de Jérusalem, en l’an 70, une famille juive tient un registre scrupuleux de ses tribulations et de ses engendrements. Beau sujet qui permet à Marek Halter d’évoquer brillamment les transplantations, pogroms, réinsertions, recommencements du peuple juif. Passent les siècles et défilent les continents. Interviennent au fil des ans et des lieux l’évêque Augustin, Chrétien de Troyes, Rembrandt, Sam Bronfman… La fresque est éblouissante. À tel point qu’on doit se secouer pour demander jusqu’où elle colle à l’Histoire. La réponse facile serait de dire qu’il ne faut pas bouder son plaisir.

Laurent Laplante


La mémoire d’abraham 2 000 ans d’histoire d’une famille juive: de cette aube de l’an 70 où le scribe Abraham quitte Jérusalem en flammes à ce jour de 1943 où l’imprimeur Abraham Halter meurt sous les ruines du ghetto de Varsovie, cent générations se transmettent le livre familial, mémoire de l’exil. Jusqu’à Marek Halter, le «dernier scribe», qui, aujourd’hui, recrée pour nous cette grande aventure. Une œuvre exemplaire, chargée du souffle de la vérité et de l’âme de l’humanité.


«Enfin un vrai livre de réconciliation.»

Jean-Paul II


«Marek Halter nous rappelle la longue lignée des meuniers juifs à Narbonne, vignerons à Troyes, scribes à Strasbourg, imprimeurs à Paris pendant la Révolution. Il vient d’ouvrir les premières pages d’un grand livre.»

François Mitterrand


«Une histoire de souffrance et d’espoir, de désir et de volonté, de lutte et d’accomplissement.»

Shimon Peres


«J’aime cette saga qui mène aux sources du judaïsme français. Popularisant ce qui a été la vie des communautés juives au sein de la société française, “La Mémoire d’Abraham” apporte une contribution très riche à la réconciliation judéo-chrétienne.»

Simone Veil


«Voici donc un événement. Il paraît simple, évident, frais, presque naïf. Et c’est un tournant terrible. Sans plainte. Sans pathétique. Animé, de part en part, d’une joie et d’une confiance d’enfant. Un souffle est là.»

Philippe Sollers

http://www.laffont.fr


Ce livre que je viens de lire, 646 pages, je n'ai pu le lacher. Je l'ai lu sans arrêt, suivant Abraham et ses fils à Alexandrie avec un espoir caché qui ne pouvait se réaliser.

Ensuite j'étais avec eux, cent générations  à Carthage, à Hippone, à Cordoue, à Narbonne, à Strasbourg et à Varsovie où Abraham Halter le grand-père de l'auteur trouve sa mort.

Les personnes cyniques diraient ne pas être sûres que la fantaisie de l'auteur n'ait pas pris une grande place place dans ce long récit.

Mais c'est l'histoire du peuple Juif, la destruction du Temple, les souffrances, les restrictions, les pogroms, la fuite, l'éternel recommencement et La Shoa. 


Camus



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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 06:19

                                

Le retour des couvre-chefs

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 dimanche 19 avril 2009, à 19:09

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                                                                 Par Ayoub El Mouzaine

L'écrivain égyptien Yahya Haqqi rapporte dans son livre Pages de l’Histoire de l’Egypte une anecdote dont les épisodes se sont déroulés un certain 29 octobre 1932, jour de la fête de la Victoire en Turquie, entre le Président Mustapha Kamel Atatürk et le chargé de mission égyptien en Turquie Abdelmalek Hamza. Ce dernier, qui était un jeune homme distingué et cultivé, n’avait cessé tout au long de la soirée de danser en charmante compagnie. Pendant ce temps, le « Père de la Turquie » dégustait quant à lui son vin préféré dans un coin de la salle des fêtes, tout en promenant son regard sur les diplomates et les différents hommes d’Etat, dont les corps tournoyaient tels des derviches tourneurs. C’est alors qu’Abdelmalek passa devant Atatürk en arborant fièrement son « tarbouche » rouge, couvre-chef que celui-ci abhorrait autant qu’il avait en horreur le califat musulman. « Enlevez votre couvre-chef, pardieu ! », lui cria-t-il. Abdelmalek Hamza se retira alors de la soirée et rédigea un rapport détaillé à l’attention du cabinet du Roi Fouad, si bien que l’épisode du « tarbouche » a failli créer un incident diplomatique entre les deux pays.

Le tarbouche est à l’origine une invention grecque. Les Byzantins l’ont adopté et ramené avec eux à l’ouest de l’Asie juste après la conquête de l’Anatolie. C’est ainsi que les Turcs en ont hérité ; les indiens musulmans l’ont par la suite adopté à leur tour pour exprimer leur dévouement envers le Califat musulman de l’Empire Ottoman. Le Sultan Mahmoud Khan le Second l’institua par décret royal comme un accessoire complémentaire de l’habit national turc, de sorte que tous les citoyens le portèrent en dépit de leurs différences religieuses. Il prit des formes et des appellations diverses et servit chez certaines ethnies à maintenir le turban des cheikhs. En ce qui nous concerne, nous avons aussi, au Maroc, notre « tarbouche ». Il ne nous fut pas ramené par les Ottomans. Lorsqu’on commença à le confectionner, avec un rare savoir-faire à Fès, ce ne sont pas les savants religieux qui le portèrent par distinction comme ce fut le cas au Moyen-Orient, ni les soldats par goût du pouvoir comme ce fut le cas en Grèce. Ce sont au contraire les artistes qui l’ont porté, les joueurs de ‘oud et de violon, avec un raffinement qui seyait à leur djellaba. C’est pour cette raison que, lorsque nous étions maghrébins, nous étions dotés d’une grande sensibilité qui nous permettait de composer des mouachahat et de la poésie, et de confectionner les plats les plus délicieux. Mais notre situation aujourd’hui ne se mesure ni à l’or ni à la poussière. Nous sommes devenus tel ce paysan malade qui ne trouve pas le chemin qui mène chez ‘Amer Ibn Thaâlaba Al-Azdi. ‘Amer était issu d’une tribu appelée Bani Ma’ Assama’. Les Arabes de l’ère antéislamique avait coutume de boire de son sang si l’un d’eux était atteint de rage, dans l’espoir d’une guérison ! Il se peut que, entre l’ère musulmane et le calendrier grégorien, les marocains aient choisi de boire d’une ignorance encore plus noire que ce sang et plus sombre que les méandres des abysses.

 

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Si j’ai ouvert cette page d’histoire sous le signe du tarbouche, c’est pour déclarer mon mépris à tous les esprits futiles et mon aversion envers tous ceux qui se targuent de leur pouvoir, de leur argent ou encore de leur généalogie au nom d’une prétendue vertu. Pour ce qui est des esprits futiles, il en est pour eux comme pour Fès la Savante : ce sont ceux-là qui l’ont investie de leur ignorance sans avoir rien retenu de sa science ; ils ont volé, pillé et déployé leur banditisme avec la bestialité de l’homme primitif. Certains parmi eux, qui ont exercé différents métiers de confection, n’ont ainsi pas hésité à faire preuve de malhonnêteté dans leur travail. D’autres au contraire l’ont infiniment soigné. Mais le cœur pleure de désespoir la ruelle de Talâa Sghira**, comme il pleurerait une page de l’histoire habitée par Ibn Khaldoun et traversée par Maïmonide, au vu du profond déclin qu’elle a subi. Quant à ceux qui se targuent de leur pouvoir, de leur argent ou encore de leur généalogie, il s’agit là des illustres familles de Fès ou des tribus berbères de Souss qui soutenaient le Makhzen. Et je n’exclue personne, même pas moi-même, de ce discours, bien que ma généalogie soit issue à la fois des deux branches susmentionnées. Voilà donc des personnes à qui le hasard géographique a souri, engendrant par là les faits qu’on connaît et donnant naissance à des juges et à des savants religieux. Les ministres du gouvernement d’aujourd’hui et leurs chefs de cabinet ne sont-ils d’ailleurs pas les descendants de ces « nobles » qui ont instauré la loi religieuse afin d’imposer un pouvoir économique et social ? Loin de moi l’idée de manifester ici une quelconque opposition politique à leur nomination de la part du pouvoir royal. Ils sont en effet plus à même de traiter des questions d’ordre public ou administratif que le vulgum pecus. Je ne me moque nullement par ailleurs de leur « noble » sang ! Je me contente uniquement de vous dévoiler quelques manifestations de mon hérésie et de ma perdition, loin des méandres de l’histoire de la religion et de la morale. Et je narre à vos oreilles grandes ouvertes les récits d’un vent qui viendrait purifier les nudités souillées.

Le dictionnaire français adopte à son tour le terme « tarbouche » mais lui concède une définition sommaire. Peut-être est-ce parce que les Gaulois –ancêtres des Français- ont depuis toujours accordé peu d’importance aux questions vestimentaires pour se pencher davantage sur les détails élémentaires de la vie quotidienne. Ils n’auront effectivement pas subi, sur ce plan-là, l’influence de la civilisation romaine ou germanique.
De plus, le tarbouche se trouve être une marque déposée chez différentes chaînes de restauration françaises modernes, qui proposent différents choix en matière de cuisine orientale. Je peux comprendre l’amour que voue l’orientaliste Jacques Berque pour ce genre de mets et le soutien qu’il témoigne pour les palestiniens. De même que je me dois de comprendre la position de Sartre, négative toutefois, quant à notre cuisine et à la cause palestinienne. Mais les dires de chacun d’eux n’auront fait qu’effleurer la sagesse en adoptant une vérité politique qu’ils sont en droit de juger juste.
Il me revient alors à l’esprit cette citation de Victor Hugo où il disait : « Dieu a fait deux dons à l’homme: l’espérance et l’ignorance. L’ignorance est le meilleur des deux ». Je n’ai jamais pris son usage du mot « ignorance » comme étant le contraire de la connaissance ou du savoir. Il s’agit là plutôt, à mon avis, d’une volonté délibérée et tout à fait consciente de cette « omission » et de s’abstenir de formuler des jugements quant à certaines questions sensibles qui, au vu de l’obscurantisme qui gagne de plus en plus l’esprit des gens, pourraient dégénérer en luttes fratricides et des discordes qu’elles sont susceptibles de provoquer.

Nous avons longtemps cru au sein de notre société, et sans doute une bonne partie d’entre nous continue-t-elle à le croire, que l’ignorance est un principe religieux ! Cette croyance serait le dénominateur commun des religions monothéistes, de même que le principe du sentiment de culpabilité ou la nécessité du repentir pour obtenir le pardon divin. Un laissez-passer qui nous donnerait accès à tout et nous révélerait toutes les causes, y compris les plus délicates d’entre elles : les raisons métaphysiques de l’impuissance sexuelle chez certains croyants qui ont pactisé avec le diable et lui ont vendu leur âme, déchaînant ainsi la colère divine qui se traduira en complications masculines et rigidité pénienne. Et puisque j’ai choisi une épée tranchante pour mener mon combat, il ne saurait m’être reproché que son manche me blesse la paume de la main. Je m’en vais vous expliquer comment j’ai vu dans l’ignorance un principe religieux ou, pour être plus juste, comment les religieux ont fait des textes sacrés un champ de broutement pour un troupeau de vaches folles : ceux-là qui profèrent des imbécilités sur le modèle de gouvernance et l’application de la charia. L’Islam politique d’Ibn Taymiya(1) tout comme les écrits religieux de Baruch Spinoza revêtus d’un halo philosophique autour de la notion de « l’Etat Libre » sont deux exemples probants pour souligner le peu de cas qu’on fait du droit de l’être humain à une vie purement civile. Même le mysticisme (soufisme), avec son raffinement littéraire et poétique, n’est qu’un trompe-l’œil qui veut passer sous silence les aspirations de l’inventivité humaine et son imaginaire fertile en quête d’une existence réelle, différente de celle-ci.

Lorsque j’ai visité l’Alexandrie, je n’ai pas été impressionné comme le fut le commandant ‘Amr Ibn Al-‘Ass du temps de la conquête islamique par cette jolie ville grecque. J’y ai passé d’agréables soirées avec une poignée d’amis et j’ai pénétré sa bibliothèque en savant fessi, avec ma djellaba blanche et mon tarbouche rouge Je me souviens d’avoir rencontré un ami irakien et un autre mauritanien qui portaient à leur tour l’habit traditionnel de leurs deux pays respectifs. Je pourrais prétendre que le mien est plus distingué et chacun d’eux pourrait faire de même. Mais vous savez sans doute mieux que nous que la distinction arabe n’est plus… ainsi en est-il pour le tarbouche, le maqâm du Nahawend, la clairvoyance d’Al-Maârri(2) et la profondeur d’Al-Jahedh(3). Mieux encore, ce que nous avons le plus perdu, c’est la sagesse de nos paroles et la perspicacité de nos raisonnements.

J’ai quitté les jardins des Ptoléméens grecs et leurs colonnes de marbre blanc dans la grande place d’Alexandrie, là où les habitants s’ouvrent sur la mer et sur une histoire riche en brassage des civilisations, pour un Caire où tout le monde vous dévisage d’un air étrange, surtout si vous osez revêtir votre tarbouche rouge au gland de soie noir tombant sur le côté. On vous prend alors pour une espèce d’aristocrate venu tout droit de l’époque des Pachas. Mais je n’étais qu’un simple papillon qui s’abreuvait du nectar d’Ibn Douraid(4) et d’Al-Asmaîi(5) pour aller butiner les fleurs de l’héritage culturel arabe ; ou bien pour réduire en poussière ses misérables petites couronnes et revoir les marques du féminin et du masculin, pour annoncer l’avènement d’une nouvelle ère.

Lorsque j’ai entendu un humoriste marocain dire « l’homme est à l’origine un oiseau et il existe dans sa tête d’autres oiseaux », j’ai remis mon couvre-chef de peur de voir s’envoler les quelques oiseaux qui me restent. J’ai ensuite entrepris de suivre le sentier de l’ironie pour rendre moindre la tragédie de mon cœur. Que diriez-vous donc d’une balade savante et espiègle, qui nous réunirait indéfiniment, afin de retrouver un modèle adéquat capable de libérer la pensée arabe ? Tous avec nos tarbouches, naturellement !

 

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**La petite pente, reliant la porte Boujloud à la place Nejjarine au cœur de la médina de Fès.
(1) théologien arabe musulman, l'un des maîtres du traditionnisme
(2) Poète et philosophe arabe.
(3) Philosophe et écrivain arabe. Il a laissé plus de deux cents ouvrages dont une cinquantaine a été traduits en français.
(4-5) Philologues et lexicographes arabes.

 


 

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