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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 12:02

J’ai rêvé…

 

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Par Saïd Sayagh, écrivain

 

Je suis un petit garçon. Je m’appelle Douidou fils de Shalom Sayagh le bijoutier et de Zahra Benaros. Mon père,  souvent inquiet, me montre plusieurs fois comment aller de la maison à sa petite boutique où il s’entasse avec ses outils, ses œuvres, ses caisses, ses babouches... Il insiste pour que je ne dévie pas d’un pas du chemin qu’il me montre.

Il me réprimande dans un mélange d’hébreu et d’arabe lorsque je désigne la canne alléchante  du marchand de nougat et réclame un morceau de la délicieuse pâte blanche aromatisée à la fleur d’oranger.


Il me montre, pour la centième fois, le chemin à suivre pour aller à la petite synagogue du Mellah. Il me fait répéter ce que je dois faire au cas où quelqu’un que je ne connais pas me propose du nougat ou m’invite à l’accompagner quelque part.

Je courrai à toute allure laissant tomber mes petites babouches noires faites par mon oncle Messaoud le chrabli toujours assailli par les jolies femmes du Mellah et même d’au-delà de mon petit monde clos, me réfugier dans la boutique de l’un de mes oncles paternels ou maternels. A défaut, il faut que je courre à la maison.


Il me fixe de ses yeux peu sévères pour que je baise la main du rabbin à la barbe hirsute et blanche qui passe son temps à nous faire ânonner, moi, mes cousins, les cousins de mes cousins et les petits voisins, des litanies auxquelles nous ne comprenons pas grand-chose.


Il m’apprend à essuyer avec les chiffons que lui prépare ma mère, des bracelets en or, des bagues, des boucles d’oreilles ; des bijoux, beaux, qui lui amènent des acheteurs de très loin.

Il bavarde avec eux des heures et des heures. Il fait venir de la maison des plateaux de thé à la menthe et de gâteaux faits par ma mère et qui soutirent des cris admiratifs aux clients.

Moi, je prie pour qu’ils achètent. Mon père dit que notre vie est fragile qu’il y a des gens qui n’attendent que des prétextes fallacieux pour nous attaquer, nous dépouiller.


J’aime accompagner mon père dans sa petite boutique. J’entends le claquement des babouches sur les dalles et je vois les murs fissurés et croulants blanchis à la chaux blanche, trop blanche.  Je ne m’ennuie jamais. J’apprends toujours des choses. Mon père me dit qu’il lui tarde que j’apprenne à ciseler, enchâsser les petites pierres brillantes. Il dit que ses yeux commencent à lui faire mal quand il reste longtemps concentré à régler les fermoirs et ajuster les maillons des petites chaînes.

Moi, mes yeux voient tout, mais il ne faut pas que je le dérange quand il travaille.


J’entends les bruits des différents outils du mellah d’entremêler et se croiser avec les bourdonnements des discussions, des négociations, des prières des plaintes contre tous les maux de santé, les sauterelles, les rats et, des mélodies mielleuses.


Des fois, je préfère rester à la maison. J’aime voir ma mère pétrir le pain qui lève avec la pâte prélevée du pain de la veille. J’aime le bruit de la pâte bien malaxée qui repose comme un bébé repu. Quand mes nombreuses tantes nous rendent visite avec mes cousines et mes cousins aux yeux trop grands pour leurs visages doux et pâles, cela sent la fête, les fêtes joyeuses, bruyantes et, fatigantes pour ma mère.

Caressé par les doux et riches tissus des caftans, ksoua, et autres badia  des femmes, j’écoute la vie du monde proche et lointain. Les mariages, les bar-mitsvas, les cérémonies de Tahdid. J’entends ce que disent les uns et les autres, les commentaires des uns et des autres, ce que chacun aurait fait à la place des uns et des autres.


J’entends les récits détaillés sur Bahloul le mendiant dérangé, saisi par un étrange délire et ne cessant d’invoquer la colère de HaKadosh BarokhHo. Il me fait peur ainsi qu’aux autres enfants tout en suscitant en nous une drôle de compassion. Quand on finit de parler de Makhlouf le marchand de beignets, de Youssef le ferblantier, d’Elie le matelassier, de Friha la femme de Saadia l’épicier on passe aux nouvelles des mellahs des autres villes.

 

J’entends parler des hiloulas à nos saints qui sont aussi les saints des voisins musulmans qui n’habitent pas au mellah.

Je me glace de terreur quand on dit qu’Ils ont forcé les portes, cassé tout ce qui se casse, brûlé tout ce qui brûle, maisons, boutiques, synagogues, qu’Ils ont frappé, violé, tué.

J’ai peur des bruits méchants qui brisent la joie de vivre du mellah terré comme pour se protéger et protéger la lumière qu’il recèle.

 

Je n’ai pas peur des disputes dans les petites venelles sombres. Je déteste les disputes des parents, tous les parents. Elles prennent des allures d’orages et de colère du ciel. C’est comme si HaKadoshBarokhHo allait rompre les milliers d’années d’attente, de patience et d’espoir. L’espoir d’un départ attendu et redouté à la fois.  

 

Ces histoires me semblaient lointaines jusqu’au jour où une foule en furie s’abat sur la Mellah et le dévaste. J’en suis encore hébété. Une peur m’habite toujours et m’empêche de faire confiance et d’être heureux complètement.

 

Depuis, J’ai l’impression d’avoir pour mission indicible, folle et inavouable, même pas à ma mère, de ramener tous les juifs pris, convertis, blessés à une joie de se dire totalement héritiers de leurs juifs d’ancêtres sans entrave ni condition.

 

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Said Sayagh


423 Avenue Folco de Baroncelli
34160 Boisseron
Tél: + 33 4 67 86 41 48
GSM: + 33 6 63 24 38 20

E-mail: said.sayagh@orange.fr


 

 

 

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 16:02

Ba - Aretz

De Said Sayagh (Ecrivain et prof)

Son premier voyage en Israël : les 21-25 Avril 2010

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Ce rêve, je l’ai longtemps caressé. Je l’ai redouté aussi et, fini par le considérer comme irréalisable.

Aller en terre sainte, reposer ma tête sur le Kotel, me retrouver avec des hommes et des femmes qui seraient mes frères, mes sœurs, mes cousins, mes cousines. Et si ce n’était qu’une illusion, un délire identitaire longtemps étouffé !

Au moment où j’ai commencé à y croire fermement, un vilain nuage venu des contrées glacées a failli le réduire en cendres. Et puis, je me suis retrouvé à Marignane, la joie et l’angoisse se disputant mon ventre noué.

Dans l’avion, une logorrhée aigue s’est emparée de moi. Les victimes, un couple ; l’homme, une kippa auréolant sa tête brune geai, la femme, belle et docile, les grands yeux écarquillés par la surprise ; tous deux ont prêté une  oreille bienveillante à mon récit intarissable sur mes ancêtres juifs, sur le judaïsme marocain,  sur Lalla Soulika.

Les mots les plus sophistiqués, les plus précis, les plus nuancés ne sauraient décrire le bouleversement, paisible, qui m’a saisi durant ce séjour en Israël. Entre l’instant où Victor Aflalo, l’homme, le vrai, m’a accueilli à l’aéroport Ben-Gourion et celui où il m’a ramené dans ce même lieu, il s’est écoulé des temps immesurables, des temps compacts qui résument les siècles et amplifient les instants les plus brefs.

Comment mesurer les moments d’échange avec Mimy, la femme à la douceur inflexible ! Comment parler de la durée des discussions sur la terrasse de la maison « Mishpahat Afflalo »,  des évocations tendres et tumultueuses à Ashdod, face au bleu intense de l’éternelle Méditerranée !

Et ce jeudi du barbecue, quelle longueur aura-t-il dans ma mémoire ?  Celle d’une journée ou celle de l’histoire, toute l’histoire du Maroc, condensée, exilée, mais renouvelée dans les accents insolites où se nouent le français, l’arabe, l’hébreu, la joie, la nostalgie, l’espérance dans une scène prophétique, biblique.

Et ce vendredi à Jérusalem, entre Yad VaShem  et le Kotel !

J’avais imaginé des centaines de fois la scène où je réunirais toutes mes plaintes, protestations, reproches, invectives accumulés depuis de années. Tout d’un coup, apaisé, j’ai glissé mon petit mot, sans effusions, dans une proximité avec l’Insondable, presque familière, qui libère la raideur de la nuque et nettoie un abcès endurci.

Les noms et les prénoms résonnent encore une ritournelle entêtée : Dany, Shosh, Ygal, Dikla, Kfir, Danielle, Jean-Pierre, Judith, Ran, Shaï, Aviv, Joseph, Raphy, Arrik, Thérèse, Betzalel, Salomon, Nimrod, Shira, David, Itsik, Manolo, Gilbert, Coco, Haviv,…Bentolila, Bitton, Knafo, Chetrit, Ruimy, Knizou, Afflalo, Delouya, Zrihen, Ouazana, Bar Kokhba, Dahan, Bensoussan, Abitbol, Lasry…

Comment décrire un premier Shabbat de rire, de communion et de festin en présence  de jeunes qui assument avec sérieux l’héritage et le lendemain.

Comment dire que je me suis senti chez moi !

J’en voudrais presque à Arrik d’avoir déclenché tant de questions, mais je lui en aurais voulu plus de ne pas l’avoir fait.

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Said Sayagh


423 Avenue Folco de Baroncelli
34160 Boisseron
Tél: + 33 4 67 86 41 48
GSM: + 33 6 63 24 38 20

E-mail: said.sayagh@orange.fr


  


 

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 18:48

L'autre Juive  de Saïd Sayagh

 

Date de parution : Mai 2009

ISBN : 9782910728977

Format : 14 x 22 cm

Reliure : Dos carré collé

Pages : 160 pages et 16 €

 

Edition : Ibis

 

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Elle était très belle, Sol, Zoulikha en arabe, la jeune fille juive tangéroise

Elle s’était liée d’amitié avec une voisine musulmane, Tahra, chez qui elle se rendait quand elle n’en pouvait plus des remarques de sa mère.

Un jour, Tahra informa le pacha que la petite Sol voulait se convertir à l’Islam.

Devant le pacha, Sol nia toute intention de laisser la foi de ses ancêtres. Elle fut condamnée à mort pour apostasie.

Elle devait avoir entre quatorze et seize ans. Sa famille, ainsi que la communauté juive de Tanger, souhaitant la sauver, lui conseillèrent de se convertir en apparence et portèrent l’affaire devant le sultan.

http://img141.imageshack.us/img141/3008/said2.jpg

Moulay Abderrahmane, le sultan du Maroc, à l’heure où la France conquit l’Algérie, plia sous la pression des faquihs musulmans et confirma la condamnation à mort.
Le courage de la jeune fille marqua les esprits de l’époque, musulmans compris.
Ce roman s’inspire d’un fait historique: le martyre d’une jeune juive marocaine de Tanger, exécutée à Fès en 1834.

L’auteur est né à Meknès dans une famille aux origines complexes, descendants de juifs convertis à l’Islam, chez qui se mêlent les héritages de Fès, de Mogador, de Tétouan, de Tanger, d’al Andalous et de l’Atlas.

Historien, il a préparé une thèse sur La France et les frontières maroco-algériennes de 1873 à 1902 publiée aux éditions du CNRS en 1986.

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Agrégé d’arabe, il enseigne cette discipline à Montpellier.

Il est membre co-fondateur et conseiller scientifique des Permanences du Judaïsme Marocain. 

 

 

L'autre Juive a été traduit par l'auteur. Nul mieux que lui ne poouvait entrer dans la peaude soi-même.

 

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 18:01


Un entretien intéressant à La  Place Commerciale

Avec Hédi Bouraoui et Nicola D'Ambrosio


Il y a quatre jours à Bari
Bon retour en France Hédi Bouraoui
Et bon repos après ce voyage en Italie

Bonne chance dans la vente de vos livres en France et en Italie

Et de part le monde


Cliquer sur :


Source : Youtube


Ou sur l'image






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Suivre l'oeuvre d'Hédi Bouraoui.
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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 08:38

COMMUNICATIONS


Une anecdote par Albert Siméoni

Breitou et sa maman improvisent une prière sur la tombe de papa.

 

L’été dernier, maman et moi avions fait le pèlerinage de Jerba. Dur très dur.

Et bien sur, nous avons profitè pour aller rendre visite à mon papa et prier sur sa tombe à Tunis.

On arrive donc à Tunis par une belle journée printanière.
Première visite, la tombe de mon père.

Pour y aller, il faut traverser un chemin de fortune parsemé de ronces et de broussailles.

Dix minutes dans la jungle, enfin aprés mouilt pertes d 'équilibre, nous y sommes et  comme il n’y a pas de rabbin, j’essaye d’improviser une prière. N'importe quoi.
 
Comme j’avais mon portable qui me gênait, je l’ai posé à l’insu de maman sur la tombe. Je commençais donc à prier fél e'ouè ( en l'air) tandis que maman parlait avec mon père.

‘…Ah ye Deidou, cadech rhelit blastéc, toue’hech’tèc yesser.
( Ah Deidou, combien je t’ai langui et combien tu as laissé ta place.)

Elle pleure et moi le cœur serré, je compatis à la perte de mon pére aprés plus de
30 ans.
 
Elle continue bien sur à rappeler sa mémoire.
 
 ‘Loucen jit hai, me neb’cah fél cadâaâ lajije e’di… !’
(Si tu étais de ce monde, je ne serai pas dans cette situation peu enviable.)

Je l’écoute et je ne dis rien, sauf que le soleil tape fort et je sue.

Elle continue.
 
'...Hit, euchkoun i khé’mem e’li béch tkhelini ouehd’di fél sara… !'
(Qui aurait cru que tu allais me laisser seule dans ce merdier… !’)

Je l’écoute en silence.

‘…Me jitch béch nech’qiléc, mélé béch net’féèd… !
( Je ne suis pas venue pour me plaindre mais pour me soulager… !)

J’écoute  sa grande tragédie.

Puis, je lui dis...
 
 ‘…Maman imagine maintenant que tu reçois un coup de fil de l'au de là..De là  bas… ?’
‘…D’où… ?’
‘…De chez mon père… ?’
‘…Ah comme si tu savais combien cela me ferait plaisir… !’
‘…Parce que tu sais que certaines personnes peuvent avoir des nouvelles de leur mort… !’

A ce moment là, le portable sonne.

‘…Je crois que c’est lui Maman, il a entendu tes jérémiades… !’
‘…Ah bon, tu crois… ?’
‘…Attends, je décroche… !’ Allô… ? Il y a du tkhechich ( des bruits étranges) Surement la circulation de là bas… !’

'...ALLLOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO…. ! PAPAAAAAA…. !’

‘…Quoi tu l’as au bout du fil…. ?’
‘…Oui, je reconnais sa voix… !’
‘…Olalala, il te dit quoi… ?’
‘…Il dit qu’il se sent seul… !’
‘…Ah bon… ?’
‘…Il demande si tu… !’
‘…Si quoi… ?’
‘…Si tu es bien… !’
‘…Je viens de lui dire que je suis mal, il n’entend pas ou quoi… ?’
‘…C’est loin maman mais il me répète qu’il se sent très seul et si tu ne veux… !’
‘…Veux pas quoi….?’
‘…Si tu VEUX...! Parce que là bas, il n’est pas bien apparemment… !’
‘…Passe le moi, je vais régler cette affaire honorablement… !

Elle prend le portable…

‘..Yé Deidou, zid ech’tèna chwiye, fél a’cal, e’ne menich mezrouba béch en ji… ! Narda aicha taht jouéneh débène khir fél jébèna… !’
( O Deidou, attend un peu, je ne suis pas pressée de venir, je préfère vivre sous les ailes d’une mouche qu’être enterrée au cimetière… !’

‘..Lève toi maman, je vois une nuée de Mouches qui arrive… ! Et ça va pas être commode de vivre sous leurs ailes.
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  ... Dormir sous les ailes d'une mouche,
Plutot que de reposer sur cette couche
(Proverne tunisien)
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 13:51

Cher(e)s Ami(e)s

Pour ne pas manquer à la tradition, je vous adresse cette missive pour vous donner de mes nouvelles et pour vous faire un petit bilan de l’année. Tout d’abord, la santé va plus ou moins bien. Rien de spécial ou de nouveau à déclarer à part les bobos habituels qui ne s’améliorent pas avec le temps. Espérons que cela continuera sans trop de tracas ! Optimisme, quand tu nous tiens !

 

L’année 2009 a été assez chargée pour moi avec des changements assez conséquents à mon Université. Nous avons perdu l’ancien Doyen et le College Stong va changer de spécialisation, en abritant Health Education aux lieux des Arts et  des Lettres. Notre Faculty of Arts est devenue à partir de Juillet Facuty of Liberal Arts and Professional Studies, amalgamant l’ancienne Faculté et Atkinson College. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le nouveau Doyen, Martin Singer qui nous a bien reçu Betty et moi. Nous l’avons invité à visiter le Centre Canada-Maghreb avec l’espoir qu’il nous appuiera comme l’administration précédente. Vu les restrictions budgétaires, nous ne sommes sûrs de rien !

 

 Je passe toujours six mois en France (l’hiver et l’été), et six mois au Canada (le printemps et l’automne.) Autrement dit les meilleures saisons dans chaque pays, sans oublier mon mois en Tunisie en Juillet. Pas mal de voyages qui deviennent de plus en plus difficiles à faire ! Mais je suis toujours heureux de passer une semaine ou deux  dans mon sud-ouest français… J’ai légué mes livres à la bibliothèque de Lectoure (Gers), là où j’ai fait mes études secondaires au Collège Maréchal Lannes. Merci à Joël Cantaloup et Jean Doumecq qui ont gentiment transporté en voiture 1100 livres de Paris jusqu’à leur destination. Il y aura donc à l’avenir des Fonds Hédi Bouraoui dans ma ville d’adolescence pour ne pas dire là où j’ai ouvert les yeux intellectuellement parlant.

 

En Puglia Italie, début mars, j’ai lancé les trois versions (française, italienne, anglaise) de mon récit Puglia à bras ouverts. Grâce à Nicola D’Ambrosio, mon  ami et traducteur officiel, qui a organisé toutes les manifestations – J’en ai fait 11 en dix jours et donné de nombreuses interviews aux journaux, radio, télévision – ce fut un séjour des plus agréables dans cette famille que je considère comme la mienne. Un merci du fond du cœur à Nicola, son épouse Mina, ses trois enfants et tous les membres du clan !

En mai, L’Universita Della Terza Età di Acquaviva, Italie m’a nommé « Membre Honoraire « pour avoir semé chez nous les germes du Transculturalisme et renforcé notre identité de peuple méditerranéen, et de la Puglia à Bras ouverts. »  Comme vous le savez, j’aime beaucoup l’Italie où mon œuvre se fait de plus en plus connaître et où j’ai de nombreux amis.

           

            Parmi les honneurs, Le Who’s Who en France m’a listé dans sa version de 2009 alors qu’au Canada j’y suis depuis 82. Et mon livre Cap Nord a été finaliste au Prix des lecteurs de Radio Canada et au Prix le Trillium de l’Ontario. Radio Canada a fait une capsule publicitaire de trois minutes tournée à Paris qui a pris près de cinq heures à réaliser, et qui a été projetée à la télé pendant deux mois. Malheureusement je n’ai pas remporté le prix ni pour l’une, ni pour l’autre nomination ! Il y a eu une bonne publicité autour de ce roman et j’ai eu pas mal d’interviews, ce qui est très positif en fin de compte.

La créativité bat son plein et Dieu Merci les publications suivent le pas ! Le deuxième tome sur la Méditerranée, Les Aléas d’une Odyssée, (aux Éditions du Vermillon, 390pp.) est finalement sorti assez tard en novembre, juste à temps pour le soumettre au prix de Radio Canada. Puis un livre d’art et de poésie accompagnant les dessins d’Adam Nidzgorski : Adamesques aux éditions Encre et lumière, Cannes et Clairan, France, 144pp. Un autre livre d’art d’art et de poésie sur les peintures de Micheline Montgomery, Visages du dedans / In-Side Faces, au CMC Éditions, Toronto, 170pp. Last but not least, la traduction de Cap Nord en italien par Nicola D’Ambrosio, Annibale, il Mediterrante, à la WIP Edizioni, Bari, Italie, 308pp. Je continue à travailler d’arrache pieds pour la promotion de ces ouvrages tout en me concentrant sur la suite et plus particulièrement sur le tome III.

 

Je ne peux rendre compte de toutes les manifestations médiatiques et culturelles autour de tous mes écrits du présent et du passé. Mais je voudrais signaler la parution d’un excellent livre sur l’œuvre par Le Prof. A. Beggar, L’Épreuve de la Béance, L’Écriture nomade chez Hédi Bouraoui, aux Presses Universitaires du Nouveau Monde, New Orleans, U.S.A. Cette étude a été très bien reçue par la Presse en Tunisie comme au Canada. Je mentionnerais aussi la soutenance d’une thèse de Doctorat sur l’œuvre soutenue à La Sorbonne, Paris, par Noureddine Slimani qui compte en faire un livre.

 

Du côté plaisir et détente, le mois de vacances en Tunisie s’est passé à merveille chez mes frères et sœurs à Sfax, Hammamet... Deux semaines à Sousse où nous avons nagé tous les jours à Boujaafar. Je me suis occupé de mon frère Mohsen qui venait d’avoir une opération sur la colonne vertébrale, et c’était une joie de le voir progresser dans ses mouvements à la natation. À Tunis, les Hammami m’ont reçu en frère aîné, et Si Mahmoud m’a fait visiter Dougga et tout le nord-est de la Tunisie que je ne connaissais pas. C’est la première fois que je visite ce site archéologique romain, un des plus importants, classé patrimoine de l’humanité en 1995.

 

Grâce à mes amis en France, je me suis régalé de nourriture terrestre et céleste dans des randonnées en Bretagne, dans le Gers, en Lot et Garonne, en Dordogne, au Périgord… tant de régions et de réjouissances que je n’oublierais jamais ! Je tiens à remercier infiniment tou(te)s ces ami(e)s qui m’ont accueilli à bras ouverts et avec grande générosité et amabilité.

Il y a tellement de tables rondes, conférences, etc. à vous rapporter, mais je me limiterai à un seul récital de poésie. Celui de cette soirée mémorable au Café Nicol du Novotel dans le cadre du Salon du livre de Toronto, le 10 décembre. Un régal en poésie majeure et en musique enchanteresse sous la direction de mon ami Gaston Bellemare, Président du Festival International de poésie de Trois-Rivière, Québec. Presque tous les poètes de Toronto y ont défilé par deux fois intercalée par la performance du musicien chanteur Péro et sa compagne Mielle. À faire rêver !!  

Il ne me reste qu’à vous souhaiter mes meilleurs vœux pour les fêtes de fin d’année. Espérant de tout cœur que 2010 vous soit propice à tous les égards… Une année repue de santé flamboyante, de créativité chatoyante, et de Paix rayonnante à tout l’univers… en nous incluant tous, bien sûr !

 

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 11:41
   


















Éditions du Vermillon
Collection : Romans
392 pages
ISBN : 978-1-897058-88-6
Date de parution : 2009/11
Format : 23 cm x 15,25 cm
Reliure : Allemande
Code : VER362

Prix : 25.00 $ 

 

 

 

 

 

Hannibal Ben Omer, jeune Tunisien originaire des îles Kerkenna, demeure rebelle à toute forme de contraintes. Cet autodidacte féru d’histoire est curieux de remonter aux sources des civilisations. La mort de ses parents le décide à élucider le mystère de ses origines. Parcours initiatique qui lui fera traverser la Méditerranée avec, pour mentors, les ombres d’Ulysse et du Carthaginois Hannibal Barca.


Quatre îles, Kerkenna, Djerba, la Corse et la Crète, autant d’étapes d’une odyssée, sans oublier la Sicile où Hannibal rencontre l’amour de sa vie, Laura, dont il fait sa femme. Tous deux iconoclastes, ils fondent leur ménage sur de grands idéaux : paix et tolérance, curiosité vis-à-vis de l’évolution des civilisations modernes.
De cette union naît un fils, Télémaque, dont la vie est mise à prix dès la naissance. Laura, nouvelle Pénélope, attend le retour de son mari prodigue; sublimée par la poésie, sa souffrance mêlée de révolte n’a d’égale que sa volonté de comprendre ce qui pousse l’homme qu’elle aime à vivre loin d’elle.


Les aléas d’une odyssée est un roman du Sud avec, pour toile de fond, la Méditerranée éternelle. Nouveau Thésée secouru par une nouvelle Ariane, le lecteur émerge d’un imaginaire foisonnant pour, à la lumière d’autrefois, redécouvrir le monde d’aujourd’hui.

 

Lire aussi : Cap Nord

 

 

 

Il est possible de commander cette œuvre directement chez le diffuseur, au prix de librairie :  <livresaucanadafr@rogers.com>

 


 


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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 17:34

 

l’œuvre d’Hédi Bouraoui


Pendant sa carrière créatrice et académique, le souci principal d’Hédi Bouraoui a été de bâtir des ponts entre les peuples, une notion pour laquelle il a inventé le terme « Transcultarisme ». (Prof. Elizabeth Sabiston, Université de York ).

Hédi Bouraoui, depuis son enfance à Sfax, ses expériences éstudiantines en France et aux États Unis, puis ses contributions comme professeur et administrateur à l’Université York, son vœux maintes fois exprimé, c’est une harmonie de relations véritablement amicales entre les peuples. (Prof. Suzanne Crosta, Université McMaster).





Hédi Bouraoui portrait de Kiat Lim Chew

Perspectives critiques : l’œuvre d’Hédi Bouraoui
, sous la direction des Professeurs Elizabeth Sabiston et Suzanne Crosta, CMC Éditions, Toronto, Canada, 2007, 415 pages.

Je lis en ce moment Perspectives... Les Actes du Colloque International, Université de York, 2005. J’ai commencé ma lecture par Poétique du féminin, pour avoir lu les livres concernant Mesdames les Muses.


J’ai aimé le texte de Cécile Cloutier qui coule comme une rivère enchantée : quelle capacité de nager dans cet océan de mots entre les vagues et entre les lignes, entre les eaux, les entendus, les sous entendus sur- expliqués. Alors moi, je vais de pas prendre des cours de natation.


J’ai été fasciné par l’image de La Pharaone, critique écrite par Jolanda Parrucca. J’ai toujours été attiré mystiquement par les femmes monarques. Quelle sensation !

 

Esma Azzouz (sans doute parce qu’elle est Nord Africaine), m’a bien éclairé sur l’œuvre. Mais est-il possible que le narrateur ait eu tant de pensées non écrites, voulant que le lecteur arrive de ses propres pas à des conclusions, comme à autant d’énigmes ? Zitouna  (Olivier) représente la Terre Fertile de La Tunisie ?

Oui, selon Elizabeth Sabiston et Emma Azzouz. Bravo !


 

 

Enfin chacun/e a expliqué à sa manière et l’auteur sait toute la vérité, mais il ptétend qu’une fois écrits, les livres sont la propriété des lecteurs, qui sont autorisés à comprendre le texte selon leurs perspectives.


Sans oublier celle de Richard Ayoun (décédé en 2008), qui regarde l’œuvre de l’auteur sous le prisme des communautés Juive et Musulmane en Tunisie.

Ce qui me rappelle l’anecdote des quatre aveugles qui ont tâté le corps d’un éléphant. L’un "voyait" un tronc d’arbre, l’autre une corde, le troisième une muraille et le dernier un grand éventail, tout dépend de ce que chacun a touché.


Une autre vue : les rabbins expliquant La Bible, chacun a sa version et je ne parle pas des autres confessions. Sans doute toutes les descriptions ensemble font un tout qui est vrai ? Il y a le mot à mot (Pchat) et l’anayse des sens cachés (Drach). D’après l’auteur chaque lecteur/rice ajoute son point de vue à une œuvre et c’est ce qu’il y a de magnifique dans cette littérature moderne.


Ce travail collossal a été étudié profondément. Ce sont les résultats, Les Actes du Colloque International de 2005, réunis et édités sous la direction pleine de maeistra d’Elisabeth Sabiston et Suzanne Crosta, professeurs titulaires respectivement à l’Université de York et l’Université McMaster.


Pour tous renseignements, prière de contacter : Ann Gagné, Canada Maghreb Centre, 356 Stong Collège, York University, 4700 Keele Street, Toronto, Ontario, Canada M3J IP3.

Courriel : cmc@yorku.ca

Téléphone : 416-736-2100,-3104.


Beaucoup de remerciements vont au Professeur Ali Reguigui, Directeur de la Série Monographique des Sciences Humaines / Université Laurentienne.


Ma gratitude va à Hédi Bouraoui, pour m’avoir envoyé ce recueil merveilleux qui a ouvert une grande fenêtre sur son activité magistrale.


Camus est le correspondant permanent en Israël du Centre Maghreb Canada.

 

Centre Maghreb Canada - 3.2 ko

Centre Maghreb Canada
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29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 18:29

Sa Majesté Isabelle




De retour de la synagogue, je vais tel un automate vers la rue conduisant à Isabelle. Le sang bat sur mes tempes, mon cœur se serre. Une jeune fille m’interpelle, me disant :
— Monsieur Omer, la dame Isabelle vous mande. Voulez vous avoir l’obligeance de venir faire Le Kiddouch* ?

Une voix me dit :"N'y vas pas"!

Je suis la messagère et nous voilà bientôt. La demoiselle s’incline et s’éclipse dans un des couloirs.



A vingt pas devant moi, deux marches mènent à la tribune : une élévation qui sert de salon et se transforme à un moment voulu en salle à manger.

Me faisant face Isabelle vêtue d’une longue robe bleu roi imposante, est assise avec majesté sur un fauteuil, les deux bras sur les battants de son siège. Elle me regarde fixement, son sourire m’aurait rassuré. Mais il a disparu.

Des deux cotés de son trône, deux chiens noirs, bêtes énormes m’examinant intensément, ne suscitant pas bonne augure. Pour la première fois j’ai réellement peur.


J’essaie de me donner un air nonchalent.
— Shabbat Shalom* Isabelle. Tu as l’allure une royale.
— Je suis princesse, mon chéri ! La princesse Isabelle. Je suis descendante d’Isabelle de Sidon. Le visage de mon amie s’éclaire en disant ces mots, tandis que moi je suis ébahi.

— La reine biblique ? Mais cette époque est révolue ! Le roi Ahav a épousé par intérêt politique la fille du roi Atba’al. Ahav était un bon roi. Sous son règne le pays a connu une grande prospérité urbaine et économique. Mais on gardé à tord un mauvais souvenir de lui, à cause de la reine qui adorait Ba’al, ce qui a divisé le peuple.


— Mon amour, tu ne sais pas tout ! Un jour je t’expliquerai bien des choses !
— C’est de l’histoire ancienne.
— De l’histoire ancienne ? Ecoute bien Omer : Depuis la reine Isabelle et jusqu’à ce jour, l’Assemblée Générale de Sidon choisit parmi les descendantes de La Reine celle qui sera la princesse Isabelle de l’époque. Aujourd’hui c’est moi tant que je vivrais. Je t’ai choisi pour être à mes cotés. L’A.G.S. est très large avec la princesse Isabelle.

J’écoute ce bla-bla-bla et je ne comprends rien. Pourquoi m’a-t-elle donc raconté tant de mensonges sur ses possibilités économiques, pourquoi avoir demandé des prêts, alors ?


 

Quelle menteuse, me dit la voix intérieure. Isabelle de Sidon et ses descendantes. Elle divague, oui.

 




— Nous allons faire la kabballat shabbat* me propose Sa Majesté, comme il se doit et après ce sera notre nuit d’amour. Ta femme est en voyage, peut-être votre séparation est-elle proche ? Mais tu as tout à gagner. à rester avec moi.  Viens partager mon modeste repas.

 

Et elle partagera ton compte en banque, pense mon ange gardien.


En réalité rien n’est modeste chez Isabelle. Une table royale est mise : les poissons bouri hraïmé* baignent dans leur sauce piquante, le canard à l’orange trône au milieu des mets, des petits poulets rôtis et des petits pains croustillants avec au milieu de la table un  vin de qualité, près des salades de tous genres. Je m’entends dire :
— Je m’excuse Son Altesse, mais je suis pressé. Je me retourne pour partir.

 

— Accompagnez-le ! Ordonne Isabelle.

Les deux bêtes féroces se lèvent et à pas félins avancent vers la porte d’entrée. Une sueur froide perle sur mon front, je sens ma tête humide. La transpiration dégouline de ma nuque le long de mon échine. J'ai sûrement le slip mouillé. Je  sens mes fesses froides et crispées.

 



Isabelle a dit qu’elle s'y connaît dans le dressage des chiens, mais j’ai ma petite expérience aussi. Je fixe les deux chiens noirs comme pour les hypnotiser et je marche à petits pas bien mesurés, les bras tendus à l’avant. Les cerbères ont un petit recul, je me baisse faisant le geste de ramasser une pierre imaginaire ce qui me fournit l’avantage de voir grandir mon champ d’action. Poussant un grand cri je fais un saut et me voila arrivé à l’ouverture et a la liberté, sain et sauf. Je referme derrière moi et cours à la sortie du jardin.

 


De la fenêtre Isabelle me jette une enveloppe.  Je la ramasse et me presse d’aller vite m’enfermer chez moi. Voilà une histoire finie. Je lis une lettre que m’a écrite la princesse hypocrite : " Je t’ai caché la vérité, c’est ainsi que je suis, que veux tu ? Je te rends ton argent. Tu n’as pas l’envergure d’un prince, ni le courage, pas même les manières. Si tu comptes tes billets de banque tu trouveras que j’ai escompté la moitié de la dette afin de couvrir les frais de ce repas. Alors tu vois, si tu l’as payé, tu aurais pu en faire les honneurs. En plus tu as raté le principal..."



Je m’arrête de lire, le contenu de ce message ne m’intéresse pas. La somme perdue a été déduite pour me servir de leçon. Isabelle a dut sûrement écrire deux lettres pour me donner celle qui conviendrait, ou plutôt une seule, pour le cas où je ne resterai pas ! Je n’ai pas été infidèle à Lucie. Heureusement ! A son retour je lui raconterai tout. Mon épouse est épatante, elle est capable de m'embrasser après ma confession, afin de me calmer. Je me suis conduit comme un c.



Qui est Isabelle ?
  Une princesse ou une fille de joie ?
  Belle et menteuse à la fois !



Glossaire :

Le Kiddouch * : La bénédiction du vin pratiquée le vendredi soir a l’entrée de Shabbat, afin de louer la creation.

Shabbat Shalom * : Le salut qu’on émet le samedi.

Kabballat shabbat* : La cérémonie en l’honneur du Shabbat, le Kiddouch et le festin.

Bouri hraïmé* : (Poissons) mulets frits, baignant dans une sauce piquante et épicée.

 

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 12:08
Paris le 6.02.2008.


Récit par Albert SIMEONI  GUET 29°


Après cela, Monsieur Clément et son secrétaire particulier prennent la direction de Tunis.

Clément obtient le nom de l’emplacement de l’endroit où est enterré son papa.

CARRE KAMOUNA. Il s’y rend et là, il peine à reconnaître l’endroit. Il se perd.
C’est le gardien du cimetière, Sayad, malade qui prend la peine de se déplacer afin de lui faire découvrir la plaque de ciment sans nom.

‘...Votre papa Georges est là... !’
‘...Mais comment le sais- tu... ?’
‘...Chouff, la date, même si tu ne l’as lis pas très bien, je sais qu’il est là.... !
Oubouq qen twil, ou horna fi béch neb’touou fél hoffra... !’
(Ton papa était grand et nous avons eu beaucoup de mal à le mettre à sa place... !) 



Il avait raison.
C’était bien l’emplacement de son papa.
Il recommande à Sayad, de bien vouloir prendre soin de la sépulture de son père GOERGES lorsque le caveau sera mis en place par Monsieur Siméoni, le marbrier connu de la rue Bab El Khadra.
Il lui tend une liasse de dinars, plus de 2000 pour cela. Sayad en bon comptable qu’il est, compte. Et devant la somme ‘astronomique’ remise, il vacille sur ses jambes. Il n’a jamais reçu autant d’argent d’un touriste comme celui là.

‘CHED ROUHOUQ YE BABA... ! Sayad‘ Tiens toi bien, cher papa... !)

Ce dernier promet même de la nettoyer pendant 100 ans. Ce qu’il ne fera jamais.
Le gardien est plus porté sur le fric que sur la maintenance des caveaux. Il n’en a rien à foutre. 

 


Clément, une fois cette mitsvat terminée, rentre à son hôtel.
Il pense à Hélène et craint qu’elle n’ait pas bien compris sa démarche.

‘...Elle est belle votre ancienne femme Monsieur Clément... !’
‘...Et je l’aime toujours sans jamais l’avoir oubliée... ! Crois tu qu’elle viendra me voir... ?’
‘...Non, elle ne viendra pas, c’est vous qui devez relancer... !’

Il avait vu juste son secrétaire particulier.

Il retournera revoir son ex belle famille avec un grand panier de fleurs. Et il invite son ancienne épouse cette fois ci à venir dîner au restaurant de l’Hôtel.

Elle accepte.

Le lendemain, c’est dans une luxueuse voiture, mise à sa disposition par la direction, qu’il vient prendre son ex-épouse.

A Suivre.

 

 

 

30°. SUITE ET FIN DU RÉCIT.


Deux mois, plus tard, Hélène et sa famille, son père malade et sa maman M’tira, sont attendus dans le hall de l’aéroport de Orly par le vol TUNIS AIR 877 AS à 14 heures 35.

Monsieur Clément les réceptionne et les loge dans un de ses grands appartements, tout meublé, sur l’Avenue Hoch. Pas loin des Champs-Élysées.
La famille n’en revient pas, par le luxe offert par Monsieur Clément de Paris, l’ex-époux repenti qui se montre plein d’attention pour eux.


Hélène et Clément décident de se remarier en la grande synagogue de la Victoire devant un parterre de notables et de personnalités.
Elle avait 30 ans et lui 38.
La page est tournée.

Clément lui demandera plus tard, par curiosité, comment elle avait obtenu son GUET.

‘...C’est ton ancien D ieu Bacchus qui me l’a donné... !’


5 enfants naîtront, Georges du nom de son père, Raymond du nom du papa de Hélène, Josiane la maman de Clément, Mireille M’Tira, et Fernande.

Le Rabbin décède deux ans après leur mariage.

M’Tira vit toujours chez sa fille.


Merci à Albert SIMEONI

 

 

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