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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:53
Péssah - Pé Sah : Que la bouche parle !
La Pâques juive est une parole de libération

Ce soir, le peuple juif sera encore en fête et je souhaiterai me pencher avec vous sur l'un des aspects particuliers de la  fête de la sortie du peuple juif de l'esclavage et pour ce faire, je me suis attachée à la traduction littérale du mot Pessah (le mot Pâques en hébreu qui peut se lire aussi La bouche parle)  et je me suis aidée de quelques enseignements des Sages d'Israël.
 
Ainsi, je pourrai associer à notre joie tous ceux qui  ont soif de spiritualité et souhaiteraient en savoir un peu plus.
 
 L'une des obligations de cette soirée unique pour le peuple juif est de raconter une histoire, celle de la sortie d'Egypte.
 
Mais il ne s'agit pas d’un monologue et pour que cette parole libère, cette histoire contée doit répondre à trois conditions essentielles ;
 
1) L'histoire se structure sous forme de questions et réponses
2) L'histoire est contée à un Autre
3) Il faut dire quelles sont nos parts d'ombre afin d'espérer l'aboutissement de cette délivrance.
 
Qu'est ce à dire ?
 
1) Le jeu de la parole qui consiste à questionner pour entendre des réponses  est un lieu d'ouverture au-delà de soi.
 
Celui qui ne sait questionner vit sans perspectives, sans avenir possible et voit défiler sa vie dans la monotonie d'une existence sans sel.
En hébreu, le mot Goût est le même que celui qui veut dire Raison, Tâam comme pour signifier que celui qui ne sait donner un sens à sa vie, la voit se perdre dans l'informe et l'insipide.
 
La question agit donc comme un levier pour dépasser le monde de l'autosuffisance. Elle exprime à la fois un manque intérieur, un désir de compréhension de ce qui nous échappe, une reconnaissance de nos limites, un intérêt pour autre chose que notre égo.
 
Questionner, c'est reconnaître que mon intelligence est limitée, que je ne peux "attraper" le monde dans une vision explicative et logique.
Questionner, c'est reconnaître la part de mystère en l'homme.
 
Et savoir questionner, ne serait-ce pas en quelque sorte, se mettre en marche vers la réponse. Mais s'agissant d'une parole qui libère puisque Pé Sah est une parole libératrice, il faut se demander aussi :
 
Y a-t-il une seule ou plusieurs réponses ?
 
Quand peut-on considérer que nous quittons le dogme pour naître à la liberté ?
A quelles conditions la réponse est-elle effectivement le creuset d'une libération de soi ?
 
Vous savez sans doute que la Pâques juive est la fête du Passage, du grand Saut qui consiste à quitter le monde de l'esclavage et de nos étroitesses individuelles et familiales pour naître en tant que peuple/nation dans le désert du Sinaï.
 
Et en ce sens précis, le passage est aussi celui de l'individuel au collectif et de la singularité à l'universel.
 
Or justement ce passage, mise en retrait du Moi peut et selon moi doit s'entendre comme un lieu d'accueil d'une Parole autre, celle qui s'est offerte à la vue au pied de la montagne du Sinaï…….. En quelque sorte un tsimtsoum à l'échelle  humaine.
 
Oser la question est déjà en soi un mouvement de liberté ….Il n'est qu'à regarder ce qui se passe dans les états totalitaires pour mesurer en quoi la nature du silence que l'on impose est déjà enfermement dans une prison intérieure.
 
Il n'est qu'à regarder  le silence prudent de nos démocraties devant les violations des droits de l'Homme dans les pays amis ou dans ceux dont on redoute la fin des marchés économiques juteux, pour mesurer la part de liberté qu'il reste à nos dirigeants.
 
Il n'est qu'à repérer le silence gêné devant l'antisémitisme galopant pour se rendre à l'évidence : il s'agit ni plus ni moins d'une capitulation devant la haine.
 
Oui, il faut oser dire, oser les questions, interroger les silences et poser une parole de liberté qui dérange.
 
La langue hébraïque a ceci de particulier qu'elle se présente comme une langue symbolique par excellence et qu'elle s'offre aux libres interprétations de ses commentateurs.
 
Des milliers de pages d'interprétation ont été écrites sur les textes sacrés parce que l'hébreu est une langue infinie; Je ne puis aujourd'hui entrer dans ce sujet, mais j'y viendrai et je vous en parlerai.
 
Bien que je ne sois nullement une spécialiste de l'Islam, j'ai lu bien des fois que le Coran en revanche, ne permet nulle interprétation. Je précise ce point car il me paraît que  ceci explique sans doute aussi cela, à savoir que l'univers mental musulman ne permettrait pas l'échange et l'accueil de l'altérité. Je ne demande qu'à être convaincue du contraire.
 
Dans le judaïsme, il y a donc plusieurs réponses individuelles possibles mais il y a une réponse universelle. Qu'est-ce à dire ?
 
Il y a une réponse susceptible elle-même de 70 autres interprétations.
Et accepter qu'une autre parole soit possible est comme recréer un espace de liberté où  le dogme n'a plus lieu d'être.
 
La parole humaine est double. Elle est à la fois ce que j'en fais au jour le jour, soit une langue pauvrement mais nécessairement utilitaire et elle est aussi empreinte du Sacré pour peu que je lui restitue sa dimension divine.
 
Or cette Parole divine est en quelque sorte enfouie dans notre intériorité la plus secrète et elle ne prend son envol que si elle est formulée par la conscience humaine.
 
Ceci est l'un des merveilleux secrets de la Bouche qui parle, qui libère à l'occasion du récit de la sortie d'Egypte.
 
2) L'histoire doit être contée à un Autre, en se rattachant à sa Source car dit le Maharal de Prague, la Parole est une invitation à créer un lien avec le Divin.
 
Toute parole est d'origine divine ….j'essaye de ne jamais l'oublier.
 
Et à cet instant, et dans ces temps où justement les mots sont salis, dénaturés pour réveiller la haine contre mon peuple et mon pays,
 
Dans ces temps où les terroristes se jouent des bons sentiments des nations prêtent à rejeter sur mon peuple les malheurs de toute la planète,
 
Dans ces instants terribles où  une presse choisit  avec perversion pour ses titres d'actualité, les mots qui insidieusement diffusent des messages de condamnation de mon pays alors que celui-ci tente de défendre ses citoyens vivant sous les pluies de roquettes lancées depuis Gaza par une organisation terroriste qui assassine allègrement ses propres frères d'armes,
 
Dans ces instants, disais-je, je me souviens de cette Parole qui me libère parce qu'elle interroge, s'adresse à l'Autre qui l'entend  et que la réponse peut être plurielle.
 
3) Enfin il faut oser dire les mots qui montrent nos parts d'ombre. Nous avons été esclaves en pays d'Egypte et nous avons été aussi des idolâtres. Notre parole était alors prisonnière aussi d'une idéologie ambiante.
 
Comment grandir sans reconnaître nos erreurs et nos enfermements ?
 
Comment mettre à jour les ténèbres en nous si le silence les refoule ?
 
Oui la parole est libératrice si telle la bougie cherchant les miettes de pain dans les recoins de nos domiciles, elle permet aussi de mettre à jour le levain d'un égo qui se cache dans les recoins de notre âme.
 
Je vais arrêter là non sans dire  que je me nourris chaque jour d'études et de cours audio sur les textes hébreux et que pour ce texte en particulier, je me suis aidée du cours du Rav Sadin.
 
Je pense être fidèle à l'ensemble des textes que j'ai étudié sur ce sujet.
Bonnes fêtes à tous et bonne semaine à tous nos lecteurs,
 
Rachel Franco
Le 4 Avril 2010-04-04
Israël 
 
 
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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 12:49

Pessah, l'actuelle sortie d'Egypte


Selon le Zohar la sortie d'Égypte de nos jours, n'est pas  quitter notre pays voisin, ni faire ses adieux à la vallée fertile du Nil ou aux es dunes fascinantes du Sinaï, mais un code métaphorique exprimant  un état d'esprit qui nous oppresse. Surprenant ?


La kabbale  explique : Le 21ème siècle est celui de populations consommatrice. Chacun d'entre nous s'efforce à coups de coudes de faire valoir ses qualités dans l'entreprise qui l'occupe, de changer de travail afin d'élever son niveau de vie, de rénover sa voiture, de vendre sa maison afin de construire une plus belle, de quitter son épouse pour une plus jeune et tout çà au nom de l'égo qui nous dirige. Ce qui donne vie à des conflits entre collègues, entre frères, dans la famille, au sein de la société qui nous entoure et même entre pays.

 

Le tout pour une satisfaction qui ne dure pas guère. L'humanité suffoque, un vide spirituel nous fait comprendre que notre égoïsme nous  pousse à la déroute. Nous en souffrons.

 

Une lumière brille dans le lointain c'est le Zohar (littéralement lumière, splendeur, génie ou intelligence au figuré). Cette illumination nous amène à la conclusion que de nos jours encore nous sommes esclaves du Pharaon roi d'Égypte.

 

Le livre du Zohar écrit il y a deux mille ans bientôt par Rabbi Shimon Bar Yohaï et ses dix disciples dans une grotte aux confins des montagnes de Safed, nous suggère de nous libérer de ce joug du Pharaon.

 

Ce monarque n'est pas un homme, c'est l'égo qui règne en nous. La sortie d'Égypte de nos jours est donc déloger le mauvais instinct qui existe en nous. Après que notre égo subira les dix plaies nous arriverons à penser logiquement que l'égo nous mène en ballade à nulle part.

 

Seul le Seigneur Créateur qui nous a conçu serfs de notre égo  pourrait nous en délivrer. Et cela est la vraie conception de cette fête, celle de la liberté, de la libération.

 

Mais cela arrivera lorsque nous serons tous conscients que nous transformons notre monde en enfer. Pas de délivrance individuelle, mais en commun de toutes la masse humaine.

 

Notre prochaine sortie d'Égypte donnera une nouvelle signification à notre mode de vie, une vie de fraternité et d'amour mutuel et la communion de personnes ayant des buts et des idéaux libres de tout égoïsme.

 

Le Séder de Pessah.

 

En nettoyant notre maison de tout hametz dont nous brûlons les derniers restes, nous nettoyons notre esprit et faisons le souhait que notre âme soit purifiée du mauvais instinct qui y loge.


Les Matzots, pain de misère symbolisent le néant qui nous oppresse.

 

Les quatre coupes de vin désignent les quatre phases de la délivrance du joug de l'égo. La coupe reçoit (kabbale) et le vin est le bienfait divin. D'un côté ce bienfait nous délivre de l'égoïsme et de l'autre nous remplit de joie et de bonheur.  

 

En quoi diffère donc cette nuit de Séder parmi tant d'autres ? Cette nuit nous buvons notre vin allongés sur le côté gauche, côte du mauvais instinct.  

 

Cette nuit nous grignotons de la laitue (qui est amère), alors que les autres nuits nous mangions toute sorte de légumes.

 

C'est le processus de la délivrance, afin de nous purifier, car D ieu nous a crées à son image.

 

Merci à Niv Navon.

 

Source : La Soulam Bnei Baroukh


http://www.kabbalah.info/fr/files/image_storage/0000/1701/image001_preview.gif?1250064017

 

Le rabbin Mikhaël Laitman

Président de l'institut de recherche kabbale


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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 10:22
Shema Israël

Trés beau et très émouvant



Joyeuses fêtes de Pessah
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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 08:30

Toutes ces émotions en si peu de minutes m’ont données faim.

Le bébé dans mes bras - 45.9 ko

Le bébé dans mes bras

Après avoir béni certains convives, léger comme une plume, je suis les invités impatients d’aller se restaurer.

Ma vieille maman est là, je la prends par le bras et d’un pas lent, je lui indique sa table.

‘..Tu es où toi... ?’

‘...Je suis là maman pas loin de toi... !’

Elle s’assoit prés de sa fille et son gendre mais pas pour longtemps.

Dix minutes plus tard, elle ramène sa chaise à ma table en la trainant et la voilà installée genoux contre le mien. Je la regarde et par ce regard lui fait comprendre qu’elle ne changera jamais.

En guise de réponse, elle me prend la tête et m’embrasse avec effusion...Elle me bénit.

‘...J’espère assister à son mariage... !’ Qu’elle me dit, soit dans je ne sais pas quand et cela revient à dire, en calculant serrée, qu’elle aura 120 ans. Puisque 90 sonne à sa porte.

Je lui réponds surement au vu de son état déglinguant mais vous savez les vieux, ils espèrent toujours et ce qui est étonnant, ils ont la foi dans la vie. Et surtout ils ne désespèrent jamais de voir et toujours voir et d’assister aux événements, aux fêtes, reste à savoir si nous, nous sommes encore là.

C’est fantastique, cette soif chez les vieux, de toujours rester en vie, de jouir de la vie.

Lorsque j’entends des adultes dans la force de l’âge dire j’en ai marre de la vie, les vieux disent

‘..J’aime la vie... !’ Et lorsque je fais savoir à maman qu’il faut aussi penser à nous, car D ieu ne donne pas souvent la même durée de vie aux uns et aux autres, elle répond ‘...Vous vivrez APRES MOI dans le bonheur et la joie... !’

 

L’arrière grand-mère - 68.9 ko

L’arrière grand-mère



La tristesse chez ces vieilles personnes ne s’accommode pas avec leur tempérament. Et souvent la solitude dans laquelle ils ou elles vivent nous rend coupables aux yeux du divin.

Cette conviction et cette assurance font d’eux et d’elles, ces vieux papas, papis, vieilles mamans et mamies, le symbole de l’assurance dans la continuité de la vie pour leurs enfants et petits enfants.

On ne peut que s’en féliciter car une maman qui souhaite de profiter de la vie au maximum et une maman qui croit absolument au bien de sa progéniture. Elle donne à la vie, toutes ses lettres de noblesse. Et que le mot APRES MOI est une forme de générosité qui bouscule les règles de l’égoïsme.

Assise, elle fixe ses petits yeux sur moi, ces petits yeux qui rétrécissent à mesure que l’âge prend le dessus. Elle boit mes paroles et rit lorsque je ris. Je suis son héros du jour, un piètre héros d’un jour, d’un moment, d’une poignée de secondes. De temps à autres, elle prend ma main, la caresse et me dit ‘...Je me souviens lorsque tu étais petit... !’ Me voilà à présent faire un retour en retour, un bond de 65 ans. ‘...Tu étais maigrichon, et le Moel hésitait à faire ta Brith Milah... !’ Circoncision.

Quelques jours plus tard, juste après ma Milah, j’étais anémié et maman a du m’offrir de son sang. Qqs centilitres, qui m’ont permis de tenir le coup. Ces qqs centilitres, une dette qu’elle me rappelle bien souvent encore aujourd’hui. Une dette qui prend l’aspect d’un chantage et que je porte dans mes veines comme la toison d’Hercule.

Je me dirige vers le buffet et lui apporte son plat de sucreries et autres petits salés.

Et à chaque fois une bénédiction douce, sucrée et parfois amères comme cette remarque

‘..Tu n’aurais pas pu parler de moi, faire un discours... ! Moi qui t’es rapiécée tes culottes... !’

Le morceau de mandarine que je mâchais dans mon palais a prit soudain le gout de l’orange amère.

Mais bon c’est ma vieille maman au gout salé.

Arrive le moment de partir et là, je la vois se lever, se diriger vers le buffet.

Un morceau de papier alu dans les mains, je la surprends entrain de se préparer un petit paquet de gâteaux orientaux. Gestes dont j’ai horreur. Je le lui dis. Elle se fâche et regagne sa place.

Elle laisse la chose sur le buffet. Mais, alors que j’ai le dos tourné, elle se re-prépare un autre paquet de gâteries, je laisse faire, et là elle engouffre le tout dans son sac, ni vu ni connu, elle reprend son sourire, en signe de victoire alors que j’abandonne la partie, tout cela pour vous dire qu’une vieille maman n’abandonne jamais une idée préconçue et sucrée qu’elle a dans la tête.

R.M.

Albert.

Dodo, l’enfant do... - 43.9 ko

Dodo, l’enfant do...

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 14:13

SANDAK II La suite du reportage raconté par Breitou.


C'est parce qu'elle sont sorties du cœur
UNE JOURNÉE BIEN PARTICULIÈRE.
SANDAK II



La syna est prête à nous accueillir.

Une centaine de convives, hommes et femmes prennent possession des chaises alors que le Moel est fin prêt. Il discute avec le rabbin.
Je prends ma place au premier range en compagnie de mon ami Meyer, mon photographe attitré.
Sans lui ces images ne seraient pas là.

Le rabbin commence sa litanie sous les yeux de l’assistance qui écoute les prières.
Il conclut son oraison par des refrains de son crû, bien de chez nous toute et forts sympathiques. Certains des convives accompagnent sa mélopée alors qu’il tambourine sur la téba.

Le bébé est dans la salle, sans son landau. Sa maman est prés de lui.
Le Moel fait enfin signe de présenter le bébé. Son papa l’amène et le remet à mon beau frère,

alors que je suis déjà assis sur le Trône. Vêtu de mon taleth. J’attends la passation.

Mon bof me remet le futur circoncis.


  http://nsa14.casimages.com/img/2010/03/10/mini_100310085653263930.jpg

Le Moel place un petit tabouret sous mes pieds afin que la hauteur, avant la Milah, lui soit favorable.
Il cale le bébé entre mes bras tout en m’ordonnant de serrer les genoux.

Il ajuste le bébé sur son coussin et le voilà préparer les instruments.

Le bébé est donc dans mes bras. J’écarte légèrement ses petites jambes tandis que le Moel lui soulève son tulle blanc.
A cet instant précis, je suis coupé du monde.
Je suis concentré. Je suis avec lui.

Je n’entends plus rien. Aucune rumeur ne vient perturber mes oreilles.

Je suis rentré dans un autre univers. Il se produit comme une alchimie en moi, un surplus d’adrénaline qui monte.

Les rabbanims parlent d’une alliance entre D ieu, moi et le bébé à ce moment d’avant quelques minutes de la Milah.


http://nsa15.casimages.com/img/2010/03/10/100310095349640513.jpg


Son papa souffle le prénom du petit bébé sans prénom pendant 8 jours, pour annoncer GABRIEL-DAVID au rabbin qui lui va le dévoiler à l’assistance. Ceux qui sont passés par là ont eu surement la même impression. La même émotion.

Une communion d’esprit qui va crescendo. Mon regard est sur le bébé, et le sien est sur moi.

Nous sommes tous les deux associés dans ce même regard. Le moment est très important et par instinct le bébé regarde vers le Moel. Le Moel marmonne ses prières alors que ses mains habiles vont trifouiller en profondeur la chaire du petit. Le prépuce est visible alors que le petit gland est retenu par une pince à l’intérieur de la verge.

D’un coup sec, net et tranchant, il coupe le surplus, le prépuce et là apparait le gland du petit. Une giclée de sang presque violette vient salir ses doigts.

http://nsa14.casimages.com/img/2010/03/10/mini_100310095545665217.jpg

L’ultime opération est la succion du gland. Le Moel, toujours avec une grande maitrise va, en qqs secondes, happer ce dernier pour le désinfecter par sa bouche remplie de Boukha.

Il rejettera cette gorgée d’eau de vie polluée de sang dans un sceau d’eau. Le prépuce sera enterré au moment même dans un petit bac à sable, jusqu’à pourrissement.

Un bout de tissu imbibé d’eau de fleur d’oranger apaisera tant soit peu sa douleur durant toute l’opération.

Je détourne ma tête pour voir au fond de la salle sa maman. Je hoche la tête et par ce signe, je lui fais comprendre, alors qu’elle pleure, que c’est fait. Son fils est circoncis selon la loi de Moise.
La Milah vient de s’achever sous les youyous d’usage se font entendre dans la salle sous les pleurs du petit.

Qqs minutes plus tard, Gabriel-David sera donné à sa maman toute émue.

Je suis encore assis sur la haute chaise pour bénir qqs convives qui se présentent à moi. Je les bénis de bon coeur. Le premier qui se présente devant moi, à ma grande surprise est Vivi Il Diabolo. Je lui souhaite une bonne santé.
Je me sens pendant ces minutes de réconfort comme un SAINT à qui on vient demander une grâce.

Car parait t’il d’après nos rabbanims, je suis devenu blanc comme mes noirs, vierge de tous péchés.

Jusqu’à quand… ?

Photos MeYeR


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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 19:14
A la veille du Grand Pardon, Yom Kippour, nos meilleurs vœux de bonne santé, longue vie, joie, bonheur et serenité. Je vous souhite d'être inscrits dans la Grand Livre de La Vie.



En ce jour nous nous repentirins et demanderons l'absolution de nos fautes et aussi sollicitons humblement pardon de nos amis, proches, connaissances, voisins et cousins. Je vous propose d'écouter la chanson du repentir, interprétée par Avihou Médina. Bonne fête.



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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 11:54
Les 40 jours de repentir : les sélihot

Pendant les 40 jours précédant le Grand Pardon à partir du premier jour du mois d'Eloul, les Juifs se lamentent et se repentent afin d’être pardonnés par le Seigneur tout Puissant de tous les péchés commis en quantité considérable, si l’on croit au livret des "Selihot".


A quatre heures, avant l’aube le réveil sonne et je me lève. Même s’il ne carillonne pas, je me réveille de toutes façons. Je fais ma toilette et mes préparatifs et me rend à la synagogue du quartier. A partir du premier du mois d’Elloul, pendant les 40 jours précédant le Grand Pardon, les Juifs se lamentent et se repentent afin d’être pardonnés par le Seigneur tout Puissant de tous les péchés commis en quantité considérable, si l’on croit au livret des "Selihot".
Selihot se traduit par : pardons, mais moi je dirai plutôt repentirs, car le pardon n’est pas dans nos dispositions, ce que nous avons la possibilité de faire, c’est de nous repentir, de prouver notre désolation et demander pardon. Pardons au pluriel parce que nos méfaits sont innombrables.

Les jours de l’année, nous disons dans notre repentir que nous sommes coupables, traîtres, escrocs, que nous avons dit des commérages et des médisances, que nous avons falsifié, que nous avons accusé (des innocents), que nous avons volé et cambriolé, que nous avons menti et travesti la vérité, que nous avons été mauvais conseillers, que nous avons trompé et péché, que nous avons été coléreux et rancuniers, que nous nous sommes moqué d’autrui, que nous nous sommes révoltés, que nous avons quitté la bonne voie, que nous avons profané, que nous avons manqué de respect a nos père mère... et j’en passe.

Mais si tous les jours nous reconnaissons ces mauvaises actions, durant les 40 jours des Selihot, nous développons chacun des méfaits et lui trouvons des sous-titres, ainsi chaque péché devient un chapitre. Alors nous demandons grâce, au nom d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de David, de Salomon, de Moise et d’Aaron. Et ils ne sont pas les seuls. Rebbi Meyer, Rebbi Shimon, le prophète Eliaou et Rebbi Akiba s’en mêlent.

Tout de suite après ces aveux dits debout, nous disons les treize attributs que le Seigneur à enseignés à Moise, courbés dans une humble révérence.

Les treize Attributs de D.

1. Adonaye               D. est compatissant.
2. Adonaye               D. est miséricordieux.
3. El                          Ce nom dénote la puissance et la clémence.
4. Rahum                 Bienveillant. D. soulage le coupable de sa punition. .
5. Ve-Hanun            Accorde l'absolution.
6. Ereh Apayim       Très patient.
7. Vé-Rav hessed     Plein de bonté.
8. Vé-Emet              D. ne revient jamais sur sa parole.
9. Notzer Hessed    Les actes des justes font bénéficier des milliers d'autres.
10. Nossé Avon       Pardonne l’iniquité.
11. Va-Phesha’a      Ainsi que le péché.
12. Ve-Chataah       Et le  péché commis a cause d’inattention ou d’apathie.
13. Ve-Naké             D. efface les péchés de ceux qui se repentent.

Après la lecture des attributs, le meneur da la prière, le hazan sinne du cor, le shofar. Ceci afin que le Seigneur entende notre complainte.

Les Sélihot a Sfax.

A Sfax, âgé de 12 ans, j’allais tous les jours aux Sélihot avec mon ami Claude Chemouni. J’adorai ces prières qu’on chantait avant le lever du jour. Autour de nous s’activaient les dames de la synagogue et elles nous préparaient du thé à la menthe, du café, et nous offraient des beignets. Je les entendais dire :
— C’est le fils Bouhnik, il est calé ! Et je me sentais tout fier.

Parmi les habitués, je me rappelle du chamach (le bedaut) Joseph Bouhnik, dit Soussou, de Bounik (sans h) et ses deux fils Jacob et Albert, de Henry Cohen et son fils, de Samoha, de Birou, de mes rabbins Isaac Zagdoun et Khamous Taito le rouquin, du surnommé Capitaine assis les bras croisés avec sa tête flamboyante, de Bah Haï parfois et de Friah Bouhnik de temps en temps.

Slat Shoushane, est le nom de notre synagogue à Moulinville. Il y avait d’autres fidèles, dont les noms ne me reviennent pas, mais la plupart de nos habitués dont pas mal de Bouhnik D. bénisse, nous rejoignaient le samedi : Khamous Bouhnik dit Namsa, le frère du chamach et son fils Clément, Salomon Bouhnik le père de Jo se levait très tôt pour dire ses sélihot à la maison avant la prière du matin. Son frère Clément le mari de Martine-Kouka, Hector le frère aimé de Joseph, les frères Chelly et leur père, les voisins de Kouka. Ceux que je n’ai pas cités pardonneront sûrement ma fuite de mémoire.
                                         
Les Sélihot à Bersheba.

Il y a quelques années, passant devant la synagogue du quartier, pris de nostalgie, j'ai décidé d'y entrer un matin d'Elloul et de lire les Sélihot, me souvenant du charme de ces prières et des réveils avant l'aube de mon enfance.  Personne n'a soupçonné que je retournerai au Temple après cinquante ans d'absence. Pour moi c'était un genre de pèlerinage, un retour à des temps révolus. Personne n'a remarqué non plus l'émotion que j'ai ressentie.  

Les Sélihot et les soldats Turcs. (D’après Myriam Houri-Pasoti : Contes et légendes de Gh'zala)

Autrefois sous le régne Ottoman à Tunis le chamach passait de maison en maison réveiller les fidèles afin de pratiquer les Sélihot, il appelait de sa voix chantonnante.
— Abraham, lèves toi pour les Sélihot.
— Isaac, lèves toi pour les Sélihot. Et ainsi de suite. Les hommes se levaient et enlevaient les lourdes barres qui closaient les portes et peu après se dirigeaient vers la synagogue.

Un jour le chamach voit devant lui, un groupe de soldats Turcs. Il est effrayé mais on lui ordonne de continuer sa tournée. En ce temps la, on prenait des précautions, les Turcs n’étant aimés ni des Juifs Tunisiens et ni des Musulmans. N’a-t-on pas raconté que dans le Cap Bon, les Musulmans ont pris la défense des Juifs contre les Turcs ?
Alors le chamach passa de porte en porte et dans la même intonation chantante, il réveilla les habitués, et leur demanda de ne pas venir à la synagogue.

— Abraham, ne te lèves pas pour les Sélihot.
— Isaac, ne te lèves toi pour les Sélihot. Et ainsi de suite.
Et il passa de maison en maison et à chacun demanda de ne pas se lever pour les Sélihot.

Les Turcs ne comprenant pas le dialecte Judéo-Arabe, n’ont pas fait attention à la négation, du moment que le rythme restait le même. Ils retournèrent à leur caserne, ne saisissant pas la clef de l’énigme.

Je ne développe pas plus le sujet, mais il est bon parfois à tout un chacun de regarder en arrière, afin de corriger ses fautes et ses défauts.



Avec nos meilleurs voeux pour la nouvelle année
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